Le débat sur la langue, qui comporte toutes les notions subtiles d'accommodements raisonnables, d'identité nationale et de législation par-rapport à la définition de "concepts fondamentaux québécois" vient de se réouvrir avec la parution ce matin d'un article dans la Presse sur la qualité des services d'apprentissages linguistiques offerts à nos immigrants. Selon la Presse, la catégorie des immigrants admis au pays avec une connaissance linguistique de l'anglais (sans notions de français quelconque) a augmenté de 47% en quelques années seulement. Paradoxalement, Québec s'est mis à privilégier l'acceptation d'immigrants ayant la connaissance des deux langues nationales, et chiffre une augmentation de 62% de cette catégorie d'immigrants, ce dont se vante la ministre de l'immigration, Yolande James. Cette dernière a dénié catégoriquement ce qui est reproché au gouvernement, soit les listes d'attente pour plus de 24% des immigrants désirant s'inscrire à un cours de français, soutenant que ces listes d'attente étaient sous la gouvernance du Parti Québécois. C'est pourtant celui-ci qui avait amené le 26 octobre dernier le très contreversé projet de loi 195, dont seul le nom (Projet de loi sur l'identité québécoise) avait suffit à déclencher une vague de questionnements et de réactions diverses, dont entres autres celle d'une communauté juive qui l'avait qualifié de projet digne de l'extrême-droite européenne, honteux et répressif. Le projet de loi déposé par Mme. Marois suggérait que la citoyenneté québécoise soit accordée aux individus (et ce, avec les avantages qui s'y rattachent; le droit de vote par exemple) capables de démontrer leurs capacité à parler français, et leur connaissance du patrimoine culturel québécois. Sans en faire autant, la Ministre actuelle assure que tous les immigrants ont un accès libre à l'apprentissage du français, et assure que les fonds destinés à la francisation des citoyens ont augmenté de 16% depuis 2003. Étant donné que le gouvernement veut accueillir 48 000 immigrants en 2008, et jusqu'à 51 000 en 2010, celui-ci avoue dans plusieurs rapports que les bassins de population francophone sont limités, et qu'un immigrant qualifié de "francophone" n'a souvent pas atteint la maîtrise suffisante de la langue requise par l'emploi qu'il occupera. Autant de facteurs, additionnés à la concentration des immigrants dans les grands centres urbains, ainsi qu'à l'augmentation de la masse immigrante qui font que le défi est de taille pour conserver notre langue.À ce stade, vaut-il mieux rester sur une base volontaire, en craignant un point où les immigrants non-francisés seront en population assez importante pour vivre sans avoir accès à la connaissance de la langue française, ou faut-il, tel que le propose le Parti Québécois, forcer la main aux immigrants?
¹Source (textes et image): Cyberpresse, http://www.cyberpresse.ca/article/20080131/CPACTUALITES/80131147/6488/CPACTUALITES, http://www.cyberpresse.ca/article/20080131/CPACTUALITES/80130299/6488/CPACTUALITES
²Source: Le Devoir, http://www.ledevoir.com/2007/10/26/161995.html
³Source: Assemblée nationale, http://www.assnat.qc.ca/FRA/38legislature1/Projets-loi/Publics/07-f195.htmA9ricaine





