jeudi 31 janvier 2008

La langue française: Forcer la main, ou rester sur une base volontaire?

Le débat sur la langue, qui comporte toutes les notions subtiles d'accommodements raisonnables, d'identité nationale et de législation par-rapport à la définition de "concepts fondamentaux québécois" vient de se réouvrir avec la parution ce matin d'un article dans la Presse sur la qualité des services d'apprentissages linguistiques offerts à nos immigrants. Selon la Presse, la catégorie des immigrants admis au pays avec une connaissance linguistique de l'anglais (sans notions de français quelconque) a augmenté de 47% en quelques années seulement. Paradoxalement, Québec s'est mis à privilégier l'acceptation d'immigrants ayant la connaissance des deux langues nationales, et chiffre une augmentation de 62% de cette catégorie d'immigrants, ce dont se vante la ministre de l'immigration, Yolande James. Cette dernière a dénié catégoriquement ce qui est reproché au gouvernement, soit les listes d'attente pour plus de 24% des immigrants désirant s'inscrire à un cours de français, soutenant que ces listes d'attente étaient sous la gouvernance du Parti Québécois. C'est pourtant celui-ci qui avait amené le 26 octobre dernier le très contreversé projet de loi 195, dont seul le nom (Projet de loi sur l'identité québécoise) avait suffit à déclencher une vague de questionnements et de réactions diverses, dont entres autres celle d'une communauté juive qui l'avait qualifié de projet digne de l'extrême-droite européenne, honteux et répressif. Le projet de loi déposé par Mme. Marois suggérait que la citoyenneté québécoise soit accordée aux individus (et ce, avec les avantages qui s'y rattachent; le droit de vote par exemple) capables de démontrer leurs capacité à parler français, et leur connaissance du patrimoine culturel québécois. Sans en faire autant, la Ministre actuelle assure que tous les immigrants ont un accès libre à l'apprentissage du français, et assure que les fonds destinés à la francisation des citoyens ont augmenté de 16% depuis 2003. Étant donné que le gouvernement veut accueillir 48 000 immigrants en 2008, et jusqu'à 51 000 en 2010, celui-ci avoue dans plusieurs rapports que les bassins de population francophone sont limités, et qu'un immigrant qualifié de "francophone" n'a souvent pas atteint la maîtrise suffisante de la langue requise par l'emploi qu'il occupera. Autant de facteurs, additionnés à la concentration des immigrants dans les grands centres urbains, ainsi qu'à l'augmentation de la masse immigrante qui font que le défi est de taille pour conserver notre langue.
À ce stade, vaut-il mieux rester sur une base volontaire, en craignant un point où les immigrants non-francisés seront en population assez importante pour vivre sans avoir accès à la connaissance de la langue française, ou faut-il, tel que le propose le Parti Québécois, forcer la main aux immigrants?


mercredi 30 janvier 2008

Taux directeur américain: une nouvelle baisse


"Think big, sti". L'une des expressions favorites du personnage satirique Elvis Gratton s'avère désormais contredite par les bilans financiers américains des dernières semaines. En effet, America ne semble plus penser aussi big qu'à l'habitude puisque le président de la Fed (La Réserve fédérale américaine), Ben Bernanke a annoncé aujourd'hui que le taux d'intérêt directeur baissait d'un demi-point, pour aller se situer à 3%. Cette décision a été unanimement prise par les membres présents, à l'exception du président de la banque de réserve de Dallas, Richard Fisher, qui préconisait un statu quo. Toutefois à l'exeption de ce dernier, les 9 autres membres ont jugés que "les marchés financiers restent soumis à des tensions considérables" et que "le crédit a continué de se resserrer pour certains ménages et certaines entreprises". Ces jugements sont renforcés par les prédictions des grandes institutions financières nord-américaines qui préconisent une entrée en récession pour nos voisins du Sud. Pour que l'on applique le terme "récession" à une situation économique d'un pays, il faut que le Produit National Brut (P.I.B) subisse deux baisses en deux trimestres consécutifs. Dans le cas des Américains, cela ne s'est pas vu depuis de nombreuses années, puisque uniquement entre 1996 et 2000, le P.I.B américain a augmenté de 25% de sa valeur. Toutefois la Banque de Montréal soutient que les États-Unis sont déjà entrés en récession, et prédit déjà la baisse du P.I.B: 0,5% au premier trimestre, et 1% pour le deuxième. L'institution financière canadienne soutient que les ventes faibles enregistrées pendant la période du temps des fêtes, la chute importante de la Bourse ainsi que la détérioration du marché immobilier à cause de la crise du crédit sont les plus importants facteurs de cette récession. La FED approuve, en disant que "les dernières informations font état d'une aggravation de la contraction immobilière et d'un certain affaiblissement des marchés du travail", toutefois elle espère que la baisse de son taux d'intérêt d'aujourd'hui, ajouté aux 3/4 de point enlevé le 22 janvier dernier aideront "à promouvoir une croissance modérée à terme" et à "atténuer les risques pour l'économie."
Déjà, la Bourse lui donne raison, avec la fermeture positive du Dow Jones, qui a remonté à la suite de cette annonce. Pour le reste, la FED assure qu'elle gardera l'oeil sur les futurs développements, afin "de contrer cette récession qui comporte des risques négatifs pour la croissance américaine".
Je suis d'avis qu'un peu de "décroissance" ne ferait pas de tord...


¹Source (textes et image): Cyberpresse, http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20080130/LAINFORMER/80130181/5891/LAINFORMER01, http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20080123/LAINFORMER/80123200/-1/LAINFORMER01
²Source: REUTERS, France, http://today.reuters.fr/news/NewsArticle.aspx?type=businessNews&storyID=2008-01-30T202150Z_01_GAR070030_RTRIDST_0_OFRBS-USA-FED-TAUX-20080130.XML
³Source: Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_am%C3%A9ricaine

mardi 29 janvier 2008

La démocratie biélorusse, "bié"sée?

C'est avec le sentiment que nous, pauvres occidentaux si loin des grands enjeux mondiaux avons toujours le pouvoir de changer les choses que j'ai constaté la libération avant terme du prisonnier politique Zmitser Dashkevich, le 23 janvier dernier. Cette libération s'est coordonnée à l'aide des ressources dont dispose Amnistie Internationale, avec entres autres la contribution de sa fameuse campagne de Noël. Il a été demandé à la population d'écrire à l'homme incarcéré rien de plus ni de moins que des cartes de voeux, dont le nombre démesuré a vite incité les autorités biélorusses à ne pas attirer l'attention médiatique mondiale (les cartes arrivent de partout dans le monde, sans adresse de renvoi; les autorités sont donc persuadées que leur prisonnier défraie la manchette partout dans le monde pour attirer une telle attention).

Zmitser Dashkevich fait l'objet de mon article car ayant été condamné à 14 jours de prison pour "organisation d'une réunion non-autorisée", celui-ci prouve qu'il y a toujours des jeunes prêts à sacrifier leur personne pour des idées et pour la justice démocratique et sociale. Il est le chef d'un parti politique dit "de l'opposition" en Biélorussie (notez ici que la mise entre guillements est totalement volontaire, la suite de l'article le confirmera) nommé le Front des Jeunes. Sous la bannière de la coalition des Forces démocratiques unifiées, le Front des Jeunes s'ajoute au Front populaire biélorusse (dirigé par Vintsouk Viatchorka), à Sergueï Kaliakine, secrétaire général du Parti communiste, à Alexandre Boukhvostov et au président du Parti biélorusse du travail. Ceux-ci appuient tous ensemble Alexandre Milinkevitch, principal candidat de l’opposition à la présidentielle.
La participation à une marche pacifique destinée à la commémoration du 20ième anniversaire de Tchernobyl est l'élément qui a déclenché la polémique. Cette commémoration, qui a lieu chaque année, est habituellement un point de ralliement pour les divers opposants au gouvernement, et dans l'histoire, beaucoup de manifestants ont été brutalisés et arrêtés. Cette année ne fait pas exception à la règle avec l'arrestation des têtes dirigeantes des Forces démocratiques unifiées en vertu de l'article 167 du code administratif (qui condamne les réunions non-autorisées). Or les manifestants avaient obtenus le droit de défiler jusqu’à la place Bangalore, où plusieurs discours devaient être prononcés. Cependant, il semblerait qu’Alexandre Milinkevitch (le candidat à l'opposition de l'élection du 19 mars prochain) se soit adressé à la foule avant que la marche ne démarre. Le rapporteur spécial des Nations unies ainsi que la commissaire européenne aux Relations extérieures ont demandé la libération immédiate des hommes puisque selon le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel la Biélorussie a adhéré, un homme ou un groupe d'hommes ne peuvent être arrêtés pour avoir exprimer pacifiquement leurs droits et besoins.
Rappelons que le gouvernement actuel (présidé par Alexandre Loukachenko) est au pouvoir depuis 10 ans, avec une majorité à la dernière élection de plus de 82% des voix, une majorité que conteste l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) puisqu'elle celle-ci déclare que les résultats étaient "entachés d'irrégularités" et qu'ils "n'étaient pas fiables".
La répercussion de cette nouvelle avait été fracassante. Sur l'heure l'opposition avait organisé une série de manifestations qui avaient conduits à la destruction d'un village et à l'arrestation de plus de 500 personnes pour des peines allant de 10 à 15 jours d'emprisonnement, où la vie est synonyme de thé froid et de bouillie d'orge noir, de douches aux 5 jours, et d'air vicié par les fumeurs...
Est-ce là la définition de la démocratie?


¹Source: Amnesty International, http://www.amnesty.org/fr/alfresco_asset/a3e38ddb-a420-11dc-bac9-0158df32ab50/eur490072006fr.html
²Source: Le courrier de la Biélorussie, http://belarus.courriers.info/article0034.html

lundi 28 janvier 2008

Le don d'organe limité aux hétérosexuels?

The true north, strong and free. C'est la devise canadienne que l'on retrouve sur le site officiel du gouvernement canadien, qui, inexplicablement, est traduite en français de la façon suivante: Une épopée des plus brillants exploits. Serait-ce là une manière de dire que la culture francophone canadienne n'appartient qu'au passé? Enfin, toujours est-il que littéralement, le slogan se traduit en français comme: "Le vrai nord, fort et libre". Or c'est dans l'édition du 21 janvier du journal Le Devoir que j'ai appris que ce dernier attribut, libre, n'est peut-être qu'un slogan, et que la notion de liberté a peut-être été mal saisie par nos dirigeants canadiens.

Un document, qui est tiré (et je cite, l'expression est outrageuse) de la norme CAN/CSA Z900.1-03 (Cellule, tissus et organes destinés à la transplatation et la reproduction assistée: exigences générales) et publié par l'Association canadienne de (ils ont de ces termes...) normalisation en mars 2007, stipule clairement que les hommes ayant eu une relation sexuelle avec un autre homme dans les 5 dernières années (soit les homosexuels) ne sont pas admissibles à la transplantation d'organes.

Sur le site de Santé Canada, on y lit un rapport en date d'aujourd'hui qui ressemble fort à des justifications face à des décisions purement anti-égalitaires. Ainsi, on y apprend en une demi-douzaine de paragraphes que la "norme", entrée en vigueur le 7 décembre dernier, est le fruit d'une vaste enquête de plus de onze ans destinée "à réduire au minimum les risques potentiels pour les receveurs canadiens." On nous assure également que des experts du domaine de la transplantation, des représentants des administrations fédérales, des intervenants intéressés ainsi que des experts du milieu éthique ont été consultés afin d'élaborer ces nouvelles normes. On pousse même l'audace en affirmant: "Personne ne doit être exclu d'emblée au Canada, car ni le Règlement ni les programmes de transplantation n'interdisent à un Canadien de faire un don d'organes en raison de son âge, de sa race, ou de son orientation sexuelle" alors que l'on propose à l'internaute l'accès à l'annexe E, dont le nom est déjà plein de sens: "Critères d'exclusion pour les facteurs de risque associés au VIH, au VHB et au VHC".

Contradiction ou désir d'étouffer l'affaire?

Non seulement cette "norme" est-elle d'une sottise sans pareille à l'égard tous les gens en attente d'un organe, encore est-il que la liste d'attente depuis les dernières années ne fait qu'augmenter! Selon l'Institut canadien d'information sur la santé, 3 914 Canadiens se trouvaient sur les listes d’attente d’un organe (124 par un million de Canadiens) en 2003, un chiffre qui ne fait qu'augmenter selon le Dr. Gill, médecin transplantologue de reins à Vancouver et conseiller auprès de l’ICIS. Pourtant le pire n'est pas dans le fait de priver des centaines de patients en phase terminale, mais d'avoir l'insolence de mettre sur pied des programmes d'aide à l'acceptation de l'homosexualité et de prôner des valeurs d'équité sociale avec de pareilles règles qui, qui plus est, provoqueront la mort! En adoptant ce règlement, le gouvernement, soit le modèle, envoie un message stéréotypé de régression à la communauté gaie.
Pas étonnant ensuite que le taux de suicide chez les homosexuels soit de 6 à 14 fois supérieur à celui des hétérosexuels du même âge...


³Source: Fédération des associations gaies et lesbiennes, http://homoedu.free.fr/article.php3?id_article=307

dimanche 27 janvier 2008

Un lait communiste...


Lundi prochain, sur les tablettes d'épicerie, le lait aura augmenté de 0.04$ sans même que vous ne vous en rendiez compte. D'ailleurs vous porterez attention au prix du lait, lorsque vous devrez aller en acheter. Au Québec, il est réglementé par la Régie des marchés agricoles et alimentaires, ce qui fait que le prix sur les tablettes ne peut pas être inférieur à un certain montant. Ce concept de Gestion de l'offre est mis en place pour protéger l'agriculture québécoise et, du même coup, permet aux fermes familliales de compétitionner les multinationales qui, par leur quantité de production, arrivent à faire drastiquement baisser leurs prix. Par exemple, Danone a installé en Arabie Saoudite la plus grande ferme laitière au monde, qui compte 30 000 vaches, et l'on parle de projets encore plus grands en Inde et en Chine. Le président de la Fédération des producteurs de lait du Québec donne à ce sujet un avis très éclairé, qui nous rappelle, et nous réconforte dans le fait que nous ne sommes pas toujours une pâle copie de nos voisins du Sud: "C’est complètement ridicule, plus il y a de vaches, plus les risques de maladies augmentent. De plus, ça dénaturerait le paysage agricole de la province et les Québécois perdraient leur attachement à la production laitière d’ici."

Ainsi donc, il faut se poser la question suivante: Préférons-nous protéger nos valeurs de la culture saine de la terre et de la gestion équitable de la production du lait, au détriment du portefeuille des consommateurs (qui paient dans ce cas le lait plus cher) ou préférons-nous assister à la mort de petites entreprises au détriment de plus grosses qui les absorberaient pour nous donner un lait moins cher et exportable? Il nous faut voir la situation sous divers angles.

Le prix: Dans le cas de la gestion de l'offre, le prix du lait est calculé en fonction de tous les facteurs de production, dont le montant versé aux producteurs de lait, qui est de 71 sous par litre de lait vendu. Dans le cas d'une production où ne subsisteront que les plus gros, le prix sera fixé selon l'offre et la demande, et revu à la baisse.

L'environnement et la protection des valeurs de la terre: Comme la Régie met en place des permis de production laitière, qui empêchent les multinationales de produire du lait en quantité astronomique, et qu'elle empêche aux États-Unis d'importer leur lait, les producteurs sont tenus d'avoir en moyenne une cinquantaine de vaches, ce qui ne concentre pas les déchets qu'elles produisent et permet un équilibre de la terre maintenu. Dans le cas où la production serait concentrée, on assisterait au même scénario que celui du porc, où le purin est entassé sur des milliers de kilomètres de champs, contaminant par fait-même les nappes phréatiques

L'exportation et l'importation: La gestion de l'offre contredit le traité de libre-échange signé entre le Canada et les États-Unis (c'est L'ALENA, qui stipule que les biens entre le Canada, les États-Unis et le Mexique peuvent être vendus sans, ou avec peu de taxes douanières) puisqu'elle empêche l'importation de lait. Il ne faudrait pas s'étonner que les États-Unis dérogent ensuite eux aussi de ce traité (par exemple avec le dossier du bois d'oeuvre). Ensuite, cette production locale du lait empêche l'exportation du lait, et "ferme" le secteur à toute expansion mondiale ou même canadienne.

Enfin, que l'on soit du côté économique, ou du côté enviro-social, que cette augmentation nous affecte, ou ne nous affecte pas, nous devrons tout de même la subir lundi!

Source de l'image: Pierre McCann, La Presse

jeudi 24 janvier 2008

La province, anticonstitutionnelle?

Le scandale Norbourg n'a presque plus de secrets pour aucun Québécois, tant l'information a été médiatisée, et son chef, Vincent Lacroix, porté sous les feux des caméras avides de sensations. Toutefois, après presque deux ans de procès, de déclarations et de bilans financiers, il est normal que l'on s'y perde un peu.

Résumons: Le 25 août 2006, c'est la consternation chez les investisseurs qui ont placés leurs actifs chez Norbourg, une compagnie d'investissement basée à Montréal, à Québec et en Estrie. Partout, les histoires fusent: certains y ont placé les économies d'une vie entière. L'AMF (Autorité des marchés financiers) ordonne immédiatement l'arrêt de la gestion des actifs de la compagnie, ainsi que le gel des comptes de son président-fondateur, Vincent Lacroix (qui restera introuvable pendant trois jours). Ce sera Ernst & Young qui sera nommée pour faire la lumière sur toute l'histoire et prendre le pouls du désastre des investisseurs.

Bilan: Ce n'est pas, tel que le croyait l'AMF, 70 millions $ qui manquent à l'appel, mais bien 130 millions qui se sont tout simplement volatilisés!

Lors d'une entrevue, M. Lacroix affirme qu'il fera tout en son pouvoir pour rembourser les fonds placés, mais ce sera plus de 9200 investisseurs qui y perdront, avec certains fonds communs de placements vidés à plus de 97% de leurs actifs. De plus, Ernst & Young se rend compte que les entreprises de M. Lacroix sont largement déficitaires, avec des pertes de 6 millions et demi en un an. Face au recours collectif présenté le jour suivant l'annonce de la fraude à la Cour Supérieure, la firme propose de liquider les 29 fonds Norbourgs afin d'y récolter 75 millions $, ce qui laissera 55 millions $ de pure fraude enlevée dans les poches des contribuables.

Vincent Lacroix passera aux aveux le 14 février 2007, expliquant dans un rapport de 1200 pages le pourquoi et le comment de la chose, en incrimant un fonctionnaire du ministère des Finances (à qui il dit avoir donné un pot-au-vin) et un ancien enquêteur à la commission des valeurs du Québec, qu'il aura soudoyé également. Or aujourd'hui, l'on a appris que l'ex-PDG de Norbourg, jugé coupable de 51 chefs d'accusation par le juge Claude Leblond, a carrément remis en cause la loi québécoise, en insistant sur le fait qu'il était jugé au provincial sur des aspects criminels, qui relèvent pourtant de la juridiction canadienne. L'AMF a proposé une peine de prison équivalant à 15 ans de détention ferme, mais M. Lacroix juge qu'il n'a pas eu droit à un procès équitable face à un juge et un jury, et pousse plus loin son arrogance en déclarant que le gourvernement du Québec a outrepassé ses pouvoirs constitutionnels avec la réforme de la loi et que «par la voie d'une procédure réglementaire, on cherche un résultat de nature criminelle».
Le procureur, pour sa part, s'est réferré directement au droit constitutionnel. Les articles de loi cités précisent qu'il n'y a pas de limite à une peine imposée à partir d'une loi provinciale, tant que celle-ci respect les champs de compétence.
Ce sera au juge Leblond de délibérer sur ce fait Lundi prochain, et en cas d'une réponse en faveur de Vincent Lacroix, nous assisterons peut-être à la réouverture du dossier.


Source de l'image: Cyber-Presse, http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/article/20080124/LAINFORMER/80124121/5891/LAINFORMER01

mercredi 23 janvier 2008

Pourquoi Politicojeune?


S'il n'y avait pas de préambule à faire pour ce blog, je ne poserais même pas la question quand à la nécessité de créer une tribune pour les jeunes de moins de 19 ans en ce qui attrait à la politique et à la société. Le fait est que la proportion d'habitants canadiens de cet âge atteint selon le dernier recensement, le chiffre important de 26% de la population! ¹ et ce même si l'âge médian moyen est en hausse constante depuis une dizaine d'années à cause de la dénatalité.
C'est pourtant lorsque je me suis mis à rechercher un média qui pourrait satisfaire ma soif (télévision, radio, surf sur le net) que ce chiffre a pris toute son ampleur. Plus d'un quart de la population canadienne, soit 7 801 844 personnes n'auraient pas accès à une tribune, un espace de discussion sur leur avenir, sur les enjeux qui les concernent, et les concerneront?
Pourquoi faudrait-il se taire face aux décisions prises en notre nom, pourquoi parler de développement durable si l'on n'inclue pas les générations à venir?
Autant de questions dont les réponses aberrantes m'ont parues alarmantes et qui m'ont forcées à me creuser la cervelle pour trouver une solution, un lieu où les discussions se feraient, et où transigeraient les opinions des Québécois, des Canadiens, et puisqu'il le permet, des jeunes du monde entier.
Ainsi je publierai, à fréquences que je voudrai de plus en plus rapprochées, des billets qui parleront de l'actualité politique, de mon opinion, de l'enjeu social pour la jeunesse et qui comprendront, et cela je le souhaite de tout coeur, vos réponses et vos commentaires.
C'est là mon plus grand souhait: Réussir à faire prendre conscience de l'importance de gestes posés tôts, par la jeunesse, par des moyens qu'elle connaît, pour s'assurer un avenir à notre image.




¹Source: Statistiques Canada, http://www12.statcan.ca/francais/census01/Products/Analytic/companion/age/canada_f.cfm