lundi 31 mars 2008

Les jours de pluie du Bloc Québécois

On pouvait lire ce matin dans l'actualité du très sérieux Journal de Montréal un article complet qui prétendait qu'une rencontre entre les membres du Bloc Québécois avait résultée en un débat houleux sur la question du bien-fondé du parti. Apparemment, juste avant le congé de Pâques se serait tenu un cocus durant lequel aurait éclaté plusieurs disputes, notamment avec le député de Rosemont, Bernard Bigras, qui aurait affirmé que le Bloc "doit remettre la souveraineté à l'avant-plan ou retourner chez lui." Après lecture de l'article, qui prétend même que le député a dû être ramené à l'ordre par son chef, celui-ci a déclaré qu'il avait bel et bien insisté pour que le Bloc s'assure que la promotion de la souveraineté demeure l'une de ses priorités, avec la défense des intérêts du Québec. Toutefois le chef se veut rassurant, il n'y a pas de remise en cause, ni même de débats houleux. «Vous l'auriez su ça n'aurait pas pris de temps s'il y avait eu un caucus houleux. J'ai jamais vu un caucus houleux du Bloc il y a deux semaines», a-t-il dit, dans sa langue si franchement québécoise. Même l'instigateur des rumeurs, Bernard Bigras, assure que ses idées avaient été très bien accueillies. Tout de même, l'incident porte à la réflexion, car la question de l'existence même du parti est remise en cause ces jours-ci, non plus seulement par la Chambre (ce qui n'a rien d'étonnant), mais aussi par la population elle-même. Ceci s'illustre notamment avec la nouvelle parité des intentions de vote des Québécois: autant de votes pour le Bloc que pour le Parti Conservateur, qui, sur le plan de ses promesses électorales, ne peut être blâmé. C'est que le projet de référendum étant repoussé aux calendes grecques par le Parti Québécois, faute d'appui; la place du parti fondé par M. Bouchard dépasse le cadre de sa fonction d'origine, qui était de promouvoir les droits québécois et l'indépendance en attendant qu'elle se fasse. Celui qui avait démissionné de son porte de ministre fédéral de l'environnement sous les conservateurs (M. Bouchard) avait vu la nécessité de créer le parti alors que le gouvernement fédéral échouait dans sa tentative de trouver une formule qui satisfasse les demandes minimales posées par le Québec pour réintégrer la Constitution canadienne. Même si celui-ci se darde de protéger les droits du Québec à Ottawa aujourd'hui, sa place, qui était supposée être temporaire, commence à s'alourdir selon certains, surtout avec la grande place que tient le Québec dans l'élection des Partis fédéralistes. Ainsi s'ils veulent gagner les voies des Québécois, ceux-ci n'auront guère le choix que de s'accommoder, ce qui réduit encore la place du BQ. Pour sa part, la députée de Québec, Christiane Gagnon, affirme que le Bloc «améliore le fédéralisme». Elle estime que le parti est encore nécessaire à Ottawa, mais pense que les bloquistes doivent réviser leur stratégie. De cet angle, le Bloc Québécois serait donc resté un espèce de transit entre les fédéralistes et les souverrainistes, en négociant avec les uns, et en rêvant avec les autres...


¹Source (image et texte): Cyberpresse, http://www.cyberpresse.ca/article/20080331/CPACTUALITES/80331032/6488/CPACTUALITES, http://www.cyberpresse.ca/article/20080331/CPACTUALITES/80331205/6488/CPACTUALITES
²Source: Bloc Québécois, http://www.blocquebecois.org/fr/historique.asp

vendredi 28 mars 2008

Le transport social, en commun

Parce-qu'ils y sont obligés (n'ayant ou bien pas l'âge légal de conduire, ou bien pas les moyens de s'acheter une automobile) la proportion de jeunes utilisant le transport en commun est nettement supérieure à la proportion d'adultes. De la même manière, le nombre d'immigrants ou de non-natifs qui prennent l'autobus ou le métro est également beaucoup plus élevé, pour des raisons d'habitudes sociales ou économiques. Mis à part ceux qui utilisent ces services de façon volontaire (conscience environnementale, simplicité ou autres) la quasi-totalité de ces utilisateurs, surtout chez les jeunes, n'ont qu'une idée en tête: se débarasser de ces sièges bleus et inconfortables qui régissent leurs déplacements. Leur raisonnement est compréhensible: le transport est le point commun entre tout déplacement, entre toute activité, qu'elle soit sociale, sportive ou culturelle. Puisque ces déplacements, dans le cas d'une utilisation de transports en commun sont régis par un horaire strict (du moins, plus l'on s'éloigne du centre-ville de Montréal), non seulement perdent-ils leur complète autonomie, mais il faut également qu'ils préparent d'avance leur déplacements afin de se coordonner avec les différents services qu'ils veulent utiliser. Pire encore: combien de fois devront-ils défrayer les coûts d'un taxi, ou attendre un autobus qui ne finit pas d'arriver parce-qu'ils reviennent d'une soirée tardive et que les métros sont fermés? À cet effet non seulement la fermeture des métros cause-t-elle des problèmes et des complications, mais elle implique dans sa fermeture la perte d'un moyen de transport sûr pour les individus dont le goût pour l'alcool est à un niveau supérieur au concept de modération. Toujours est-il que le transport en commun, à cause de ses désavantages, n'est pas utilisé à plein escient par les citoyens, ce qui en réduit par le fait même ses possibilités en terme d'heures et de service. Véritable cercle viscieux, moins il y a d'utilisateurs, moins il y a de service. Devrait-on, comme en Europe, faire appel à des sociétés privées pour alléger le fardeau fiscal (pertes de 54 millions en 2004) et réinjecter l'argent perdu dans de nouveaux services ou continuer de la sorte en mettant l'accent sur les bons côtés du transport vert? Car des bon côtés, il y en a! Le principal, le plus flagrant, c'est l'argent. Avec la flambée des prix du pétrole, le prix relatif des automobiles, et la nouvelle réglementation fédérale permettant d'enlever le prix des passes d'autobus et de métro au revenu imposable, c'est le côté qui fait pencher le plus d'utilisateurs. Certains préfèreront le côté pratique aux heures de pointe: il permet d'éviter le traffic matinal et de fin de journée, même s'il faut souvent être pris entre plusieurs personnes (et entre plusieurs odeurs!). D'autres encore, et c'est mon cas, y verront un côté psychologique indispensable à leur journée. L'autobus, ou le métro, est le lieu où chaque personne, sur sa chaise, réfléchit et fait le point sur sa journée. C'est le lieu où se concrétisent les idées, où se forment les projets et où chaque personne est enfermée dans son être, même en étant "collée" à une autre. Je trouve que les organismes responsables de la promotion du transport en commun insistent beaucoup trop sur l'aspect environnemental, même s'il est majeur. C'est le côté social qui donne tout son cachet aux transports en commun. Observer, comprendre, critiquer les autres font partie d'un quotidien pour ses utilisateurs, qui y voient un reflet réaliste de la société.


¹Source (image): Montréal Express, http://www.montrealexpress.ca/imgs/dynamique/articles/gros/netDSCF8058stm_2.jpg
²Source: Le Devoir, http://www.ledevoir.com/2004/01/30/46207.html

lundi 10 mars 2008

La grande unificatrice: la neige

Face aux évènements météorologiques qui pourchassent la province et le pays depuis quelques jours, je me vois contraint d'interrompre momentanément cette série sur les axiomes québécois pour parler d'un phénomène observable, et ce, que l'on ait l'oeil du lynx ou que l'on soit pourvu d'un don visuel se résumant à celui d'une chauve-souris. Celui du regroupement des masses d'individus face à un commun changement qui les affectent tous, en occurance dans ce cas-ci, la neige. Qu'il est surprenant de voir un peuple autrement si individualiste - si centré sur lui-même qu'il lui faut des thérapies pour se remettre de sa solitude- s'unir face à cet incroyable affront du ciel, qui agit comme s'il lui fallait couvrir toute parcelle de vie et la réduire à une unique couleur, neutre, blanche. Face à la nécessité (il existe, j'en suis certain, à un endroit sur cette Terre, un livre contenant la règle: Lorsqu'il tombe de la neige, il faut pelleter, puisque tous s'appliquent à la suivre à la lettre, comme si leur vie en dépendait (ou peut-être est-ce parce-que je demeure à Laval)) de rendre au monde sa couleur, les gens sortent, communément, en même temps puisque le moment de pelleter est déterminé par la neige, et non pas par l'horaire de ceux qui l'enlèvent (une chose qui, avec le caca du petit, est à peu près exclusive). Face à la grisaille, ils adoptent instantanément la mimique qui s'accorde, soit un regard rempli de frustration, mais aussi de découragement face à ce tas de neige qui, bien qu'ils savent au fond d'eux-même qu'il n'en est rien, ne fondra jamais, c'est certain. Dans le fond de l'oeil persiste cependant un amour pour cette terre aux quatre changements, aussi fougueuse que ses habitants; le même genre d'amour que l'on porte à un déglingué, à un chien qui ne cesse de manger ses pantouffles, mais dont on arrive pas à châtier, sachant qu'il arrêtera bientôt. En ce sens, les habitants se regardent, et sous des airs de compassion l'un envers l'autre, un lien se tisse face à ce même amour et soudainement, plus rien n'existe: il n'y a que le Québec, que cette neige qui n'en finit plus, que cette blancheur qui illumine l'oeil et rapproche les êtres. Certains poussent même plus loin l'expérience, en allant d'emblée rencontrer des voisins, qui d'ordinaire se tapissent dans leurs maisons et que la neige a réveillé. Ils ne font que compatir à un malheur commun, un malheur qui, s'il n'était pas là, les laisserait vide, et ce, à grands coups de discussions animées sur la température, la grande unificatrice des conversations. Ils rêvent ensemble à ce matin où ils se lèveront, et où tout aura disparu, comme dans un rêve. Où l'air sentira les lilas, et où ils verront enfin se dresser, minuscules mais porteurs d'un espoir tenace, les bourgeons des arbres, annonciateurs d'un été chaud et humide, qui aura toute sa saveur lorsqu'il sera contrasté avec les intempéries actuelles. Ce lien qui se forge, c'est la neige. C'est le Québec.
Comme quoi il ne faut pas simplement que des discours, pour faire un Pays.


¹Source (image): Libre de Droits, http://www.librededroits.com/

mardi 4 mars 2008

Les axiomes du Québec (Partie 3)

Pour conclure cette brève description des grandes lignes qui composent chacun des trois partis majoritaires du Québec, avec toujours dans l'idée d'en comprendre la base, l'idée principale, voici la courte présentation de l'ADQ, un parti qui n'existe que depuis 1994, mais qui déjà, trône dans le coeur de plusieurs québécois.

Action démocratique du Québec, droite conservatrice

Enviro-social: Sur le site officiel de l'ADQ, le parti que plusieurs qualifient de girouette (pour l'inconsistance de ses idées, et sa manie de suivre l'opinion populaire) se défend de cette position avec comme introduction: La question de l’environnement n’est pas et ne pourrait jamais n’être qu’une mode, et pour une raison évidente : la civilisation et toutes les formes de vie n’auraient pu naître sur une planète stérile. Perspicace, le Mario? Ainsi, on propose en ce qui a trait à l'environnement plusieurs solutions, sans toutefois dire comment on y parviendra. Dans ces mesures, on compte notamment faire respecter le protocole de Kyoto (s'opposeront-ils à Ottawa, qui a clairement affiché sa position à ce sujet?), adopter les normes californiennes d'émissions de CO2 pour les véhicules légers (ce qui a déjà été mis en place par la Ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec, Mme Line Beauchamp), soutenir l'industrie québécoise dans sa reconversion environnementale (avec quels fonds?), favoriser l'utilisation de la géothermie (pathétique, sachant que le Québec dispose actuellement d'une des plus grandes sources d'énergie renouvelable du monde, l'eau) ainsi que protéger, améliorer, retransformer toutes les sources de polluants du Québec, et même du monde! Pour une Droite Conservatrice, ce sont des mesures bien coûteuses...
Au niveau social, il y a contradiction. D'abord l'ADQ veut déployer des programmes sociaux pour permettre à tous les citoyens de vivre dans une qualité de vie du moins acceptable, mais en même temps, il veut réduire l'assistance sociale, déplorant qu'un individu actif sur 8 en reçoit. À l'ADQ, on veut montrer à pêcher, plutôt que de donner des poissons, en rendant autonome (remarquez l'utilisation du terme autonome au fil de l'article) chacun des citoyens dans le besoin.

Économie: Les facteurs clés d'une croissance économique sont la vigueur des investissements privés (l'ADQ propose donc de favoriser par divers programmes l'investissement du secteur privé sur notre territoire, une idée reprise de notre copain Maurice Duplessis, qui distribuait les territoires à grand coups de signature), une fiscalité concurentielle (en précisant que le Québec arrive 9e, selon l'Institut Fraser, dans le rang des provinces canadiennes propices à la croissance), une augmentation de la recherche et du développement ainsi qu'une réglementation intelligente (donc, ne pas distribuer les territoires à grands coups de signature). Mario Dumont ajoute qu'une économie globale se voit à long terme. Ainsi, le fait que la dette ait augmentée de plus de 10% depuis 2003, et que le Québec soit la province la plus dépensière l'outre profondément. Il ajoute qu'un un gouvernement responsable doit respecter le contribuable et ne pas le considérer comme un guichet automatique.

Éducation: L'éducation, l'éducation, l'éducation. Il semble que le parti mené par M. Dumont ne fait parler de lui que par cette voie. En plus d'être un fervent défenseur du morcellement du système d'éducation (soit ramener le pouvoir décisionniel dans les écoles, plutôt que d'encourager la centralisation des institutions dans des commissions scolaires) l'ADQ juge qu'il est inacceptable que la société québécoise voit un nombre croissant d’élèves, en particulier des garçons, décrocher de l’école. À cet effet, le Parti Politique voudrait instaurer une politique de vouvoiement très strict en encourageant la culture de l'effort et de la rigueur (il est vrai que pour supprimer le décrochage scolaire, un peu de rigueur intellectuelle de plus, notamment chez les garçons, est la solution à adopter...) En plus d'être contre la réforme et contre le changement des bulletins (pourcentage à lettres) l'ADQ affiche ses couleurs conservatrices par un retour aux anciennes méthodes, en laissant les écoles décider, et en diminuant le rôle gouvernemental dans les systèmes d'enseignement. De cette façon, selon le Chef, ce sont les écoles qui détermineront les réels besoins de chacun des élèves qui les composent.

Langue-culture: Les Adéquistes, lorsqu'il est question de l'identité nationale, ont une bien étrange façon de montrer leurs couleurs. Ils ne font qu'affirmer des réalités, comme si c'était leurs positions face à cela, alors que ce sont tout simplement des données. Ainsi, l'ADQ base ses positions sur l'identité en disant:
Le Québec est le foyer principal de la présence francophone en Amérique du Nord;
La société québécoise se compose d’une majorité francophone, d’une minorité anglophone bien établie et de citoyens issus de partout à travers le monde;
Le Québec possède son identité propre, sa langue officielle, sa culture et ses traditions;
La société québécoise s’est enrichie et développée sur tous les plans, tout au long du siècle dernier, notamment grâce à l’apport de l’immigration de plusieurs communautés différentes;

Encore une fois, ce n'est pas une surprise pour tous! Ce sont tout simplement des réalités! Enfin...En ce qui a trait à la question nationale, M. Dumont reprend le concept inventé par l'Union Nationale (un Québec fort dans un Canada uni) et lui donne un nom: Un Québec autonome. Ainsi, celui qui en 1995 s'affirmait indépendantiste révise sa position et affirme que le Québec a sa place en tant que partenaire du Canada, tel qu'il a toujours été (ah oui?). Ainsi il entend faire accroître le développement du Québec en le rendant peu à peu autonome du Canada, tout en restant partenaire économique et imagine bien entendu que le Canada le laissera faire jusqu'au bout. Décidément, beaucoup de mesures, un budget restreint; l'ADQ, ou plutôt M. Dumont, a bien intérêt à apprendre à créer de l'argent avec du vide;)


¹Source (image): Dezobi.net, http://dezobi.net/img/20070318-logo_quebec.jpg
²Source: QuébecPolitique, http://www.quebecpolitique.com/partis/adq.html
³Source: Action démocratique du Québec, http://www.adq.qc.ca/index.php?id=19
4Source: Groupe CNW, http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/December2007/12/c2123.html

jeudi 28 février 2008

Les axiomes du Québec (Partie 2)

Afin de saisir efficacement les axiomes politiques québécois, passons aujourd'hui au résumé politique de la ligne directrice du Parti Québécois, en divisant de nouveau pas secteur de gouvernance sujet aux débats: enviro-social, économie, santé, éducation et langue-culture.

Parti Québécois, gauche social-démocrate souverainiste

Enviro-social: En tant que parti social-démocrate, le Parti Québécois doit nécessairement être au fait de la société pour une lecture plus juste des phénomènes sociaux et environnementaux. Cette caractéristique le démarque des autres partis, et le rend plus humain, moins bureaucratique. De cette façon, en tous domaines, il se fait la mission de protéger le citoyen québécois, notamment avec la création du ministère de l'environnement et des lois sur la protection du consommateur. C'est généralement le Parti avec lequel les Québécois se sentent le plus protégé, au niveau humain et environnemental, bien qu'on lui reproche, non sans tords, plusieurs erreurs qui coûtent actuellement très cher à l'État, tel la mise en retraite de milliers d'infirmières en 1995. Enfin, le site officiel balbutie quelques phrases concernant l'environnement, phrases qui franchement, nous incitent à penser que le PQ n'en a rien à faire : il faut protéger l’environnement, parce que, plus que jamais, notre planète est fragile. Ah oui?

Économie: Il faut mettre résolument le cap sur la création de richesse, dans une perspective de développement durable. Non parce que la richesse est une fin en soi mais parce qu’elle est LA condition essentielle pour faire avancer l’égalité des chances, financer les services publics et les programmes sociaux et bâtir la vraie solidarité. On ne peut pas répartir de l’argent que l’on n’a pas. Il faut, une fois pour toutes, en finir avec cette peur de la richesse comme s’il s’agissait de quelque chose qui nous détournerait du bien commun et de la solidarité. Au contraire, c’est grâce à la richesse que nous pourrons être mieux solidaires. Ainsi donc on propose de créer de la richesse pour être plus gauchistes. Le monde idéal, en soi, mais un monde que tous les pays visent à atteindre, et que la majorité n'atteignent pas. D'où les moqueries des autres partis: Le PQ et sa pensée magique; des idées, mais pas de réalisations. À cause de l'organisation du Parti, des divergences d'opinion à l'intérieur même des troupes, il est difficile pour le PQ de faire passer un projet sans complications, puisqu'il arrive souvent que s'il n'est pas contesté par un membre de l'opposition, il le soit par les propres membres. Ainsi, la plupart des bonnes décisions du Parti Québécois concernent les aspects sociaux, et humains, mais pas l'économie en tant que tel.

Éducation: C'est la valeur principale du Parti, le point fort, ce que défend le plus, après la langue, le Parti Québécois. Celui-ci prône aux yeux du public une éducation à frais réduits, et veut encore une fois voir augmenter le nombre de diplômés universitaires, cette fois-ci en proposant une réforme qui a été condamnée par plusieurs, mais dont la chef, Pauline Marois, est l'instigatrice et à ce jour plus ardente défenseuse. La raison, selon elle, pour laquelle la réforme ne fonctionne pas, est qu'elle a été administrée par des ministres qui n'en avaient cure, et qu'elle a besoin de raffinement. Remarque que plusieurs voient d'un oeil sarcastique, proclamant que la réforme n'a pas besoin de raffinement, mais d'une totale élimination. Rappelons quand même que le model de la réforme est basé sur celui de la Suède, qui enregistre la meilleure moyenne par élève et le plus haut taux de diplômés universitaires. Cette situation n'est toutefois peut-être pas attribuable au mode d'enseignement, mais plutôt au fait que les classes sont faites de 8 élèves, et qu'il y a en moyenne trois psycho-éducateurs par école. Enfin, toujours est-il que les positions qui se veulent gauchistes du parti en éducation nuisent peut-être quelques fois au bon fonctionnement des choses, notamment avec le gel des frais de scolarité, qui engendre une crise universitaire que règlerait une hausse à un niveau acceptable, mais toujours bas.

Langue-culture:
Dans un sondage fait au très crédible Quotidien Le Journal de Montréal, (visant à créer une polémique en vue de faire augmenter leurs ventes pourtant déjà moussées par le nombre de citoyens imbéciles avides de sensation) on révèle que si les Québécois avaient à faire confiance à un Parti politique pour la protection de la langue et de la culture, ils feraient appel à ce qu'est aujourd'hui l'ancienne alliance du MSM (Mouvement Souverainté-Association) du RN (Ralliement National) et du RIN (Rassemblement pour l'indépendance nationale). Il n'y a rien d'étonnant dans cette décision, puisque le Parti a été créé à la base pour défendre les intérêts de la langue française. En plus d'avoir créé la loi 101, le PQ a instauré une défense des droits francophones irréfutable qui a probablement joué pour beaucoup dans la francisation des Québécois actuels.


¹Source (image): Dezobi.net, http://dezobi.net/img/20070318-logo_quebec.jpg
²Source: QuébecPolitique, http://www.quebecpolitique.com/partis/pq.html
³Source: Parti Québécois, http://www.pq.org/?menu=2&menu2=b1&q=node/1270

mardi 26 février 2008

Les axiomes du Québec (Partie 1)

Les conflits d'idées qui opposent les Québécois aux autres nations sont nombreux, mais dérisoires face au nombre de conflits qui opposent les Québécois entre eux. Véritable effet boule de neige, la majorité des désaccords sont tellement fondamentaux qu'ils en viennent à créer d'autres discussions animées qui résultent la majorité du temps en un retour aux arguments de départ. Ainsi, un individu persuadé de la nécessité de l'indépendance, en conflit avec un fédéraliste sur un sujet quelconque, prenons ici par exemple le système de santé, en reviendra à la fin de la discussion à dire que ce que la Santé a besoin au Québec, c'est de l'indépendance. Ces valeurs fondamentales sont comme les axiomes de la pensée politique québécoise, c'est ce dont se servent les orateurs pour débattre. J'en suis venu à me demander si ces valeurs politiques concordaient entres elles, si un fédéraliste était nécessairement moins enviro-social, ou si un indépendantiste pouvait privilégier l'octroyement de terres protégées aux compagnies forestières par souci d'économie...
Disons que nous divisons les secteurs de gouvernance sujets aux débats en 5: enviro-social, économie, santé, éducation et langue-culture. Prenons maintenant les divers partis politiques présents au Québec en les associant à leur position politique (de droite, de centre, de gauche). En une série de quatre articles, dont un présenté aujourd'hui,


Parti Libéral du Québec, droite libérale fédéraliste


Enviro-social: Le droitiste, par sa définition, place normalement l'économie au coeur de ses priorités, or la notion "libérale", qui veut dire nouveau, est très forte au Québec. Ainsi, le PLQ a, à travers les années de gouvernance, fait beaucoup pour l'égalité sociale des individus. Outre l'adoption de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne par Robert Bourassa en '75, notons aussi l'obtention du droit de vote des femmes (droit de vote qui par ailleurs était très contesté par l’autorité ecclésiastique) par Adélard Godbout en 1940. Quand à la notion environnementale, le PLQ a fait bonne figure ces dernières années, en comparaison au reste du Canada pour ses nombreux programmes et projets, qui témoignent de la volonté québécoise distincte de ses comparses canadiens.
Économie: Ce sont normalement les Libéraux qui mettent fin aux dépenses trop axées sur le développement culturel, et qui replacent l'argent dans des secteurs à leur avis plus "utiles à la population". Leurs mesures sont toutefois efficaces: le taux de chômage n'a jamais été aussi bas depuis 33 ans (quoiqu'ils ne sont pas les seuls à avoir une incidence sur ce phénomène, comme se darde le Premier Ministre sur son site officiel) même si pour ces programmes, le gouvernement coupe ailleurs (augmentation des prix de divers secteurs, notamment les Universités).
Santé: Quelle est la meilleure façon d'obtenir les votes des personnes âgées sinon en leur améliorant le système de Santé? En plus d'être certains que face à l'oppression d'antan, ceux-ci utiliseront pleinement leur droit de vote, les Libéraux s'assurent d'une majorité en priorisant la santé sur tout autre domaine gouvernemental, en augmentant chaque année de 3 à 4% le budget accordé à cette faction. Toutefois la Santé ne semble pas s'améliorer, et est au coeur des débats actuels, notamment sur la question de système de santé à deux vitesses (public et privé). Pour l'instant le Ministre Couillard rejette l'idée de transformer le système public pour y intégrer une partie privée, mais devra bientôt agir de façon significative, car son travail, bien qu'ardu et bien fait, ne semble pas suffire au problème chronique d'entassement, de manque de fonds ou de prolongation des listes d'attente.
Éducation: L'éducation n'est pas le domaine prioritaire des Libéraux (quoiqu'encore une fois, sur le site du développement entrepreunarial de la jeunesse, dans une lettre adressée aux jeunes, le Premier Ministre insiste sur le fait qu'ils sont les plus importants dans notre société) pour des raisons officielles de choix et de valeurs. Les manifestations au gouvernement Charest concernant la hausse des frais de scolarité, tant au CÉGEP qu'à l'Université, se multiplient depuis des années, et le programme actuel de réforme scolaire a fait l'objet de centaines de critiques et de rapports qui y sont opposé.
Langue-Culture: Dans un sondage publié par le Journal de Montréal, les Québécois estiment que s'ils avaient à confier la langue française à un Parti Politique, le dernier en liste serait le PLQ. Cette situation n'est pas très surprenante: le nationalisme canadien qu'ils prônent est pour certains le signe d'une pactisation avec l'ennemi, ou encore d'une tendance à oublier ses racines, ou son histoire. Il est donc étonnant de constater que sur le site officiel du parti, on intègre ceci aux valeurs libérales: Ceux qui aiment répéter que le Parti libéral du Québec est à la solde du Parti libéral du Canada en matière constitutionnelle ignorent les faits, ou sont tout simplement de mauvaise foi. La vérité est tout autre. Le Parti libéral du Québec a sans cesse défendu et promu les intérêts du Québec dans la fédération canadienne au cours du dernier demi-siècle. Il a été à l’origine de la grande majorité des gains obtenus par le Québec à cet égard. Ce qui, à mon avis, ne concerne pas nécessairement la langue française ou les valeurs québécoises: il n'y a qu'à regarder l'État de la loi 101 actuelle; un vieux morçeau de papier troué par les poursuites judiciaires. À ce sujet de nombreuses personnes critiquent actuellement la ministre St-Pierre, dont les Jeunes Patriotes du Québec (voir précédent article: "Les arrières-arrières-arrières petits-fils des Fils de la Liberté)


¹Source (image): Dezobi.net, http://dezobi.net/img/20070318-logo_quebec.jpg
²Source: QuébecPolitique, http://www.quebecpolitique.com/partis/lib.html
³Source: Parti Libéral du Québec, http://www.plq.org/fr/valeurs_liberales/
4Source: Premier Ministre du Québec, http://www.premier-ministre.gouv.qc.ca/

lundi 25 février 2008

Vamos bien...et Fidel, lui?

Vamos Bien!

C'est l'un des slogans publicitaires qui ornent les rues de la Havane, la capitale cubaine. La campagne publicitaire se veut très incitative, et surtout, très dictatoriale; le message est clair: Cuba va bien, et ce, peu importe l'opinion populaire. Un reporter indépendant, sur le site Babalu Blog est allé visiter les quartiers populaires. Bien pour lui! dit un habitant en parlant du slogan du dictateur en place depuis la fameuse Revolution de 1958-59. Il est la seule personne en place qui va si bien! ajoute-t-il en refusant de donner son nom, de peur d'être emprisonné.
Toutefois l'habitant se méprend peut-être: la dernière personne qu'il croyait aller bien ces jours-ci ne va peut-être pas si bien que cela. Déjà le 31 juillet 2006, suite à une crise intestinale aigüe, Castro cède temporairement ses pouvoirs à son frère Raúl Castro. Il apparait à la télévision cubaine, visiblement fragilisé, affirmant que sa récupération de l'intervention chirurgicale qu'il avait subie se passait bien. Des doutes persistent néanmoins quant au véritable état de santé du leader cubain. Selon des rapports des services de renseignement américains, Castro serait atteint d'un cancer en phase terminale. Cependant, le 30 janvier 2007, la télévision vénézuélienne diffuse une vidéo en contradiction avec les déclarations américaines, vidéo qui aurait été tournée trois jours auparavant. On y voit Castro debout, s'entretenant avec Hugo Chavez. Sur cette vidéo, il semble en regain de forme et parait avoir repris du poids par rapport à la dernière vidéo d'octobre 2006. Ce que vient confirmer plus tard la réception de déléguations chinoises, quelques entrevues accordées, des articles politiques publiés dans les journaux et signés de la main de Castro et finalement son élection comme candidat à l'Assemblée Nationale cubaine. Toutefois le temps le rattrape très vite, et il commence à prédir son départ le 18 décembre 2007, lorsqu'il publie dans un texte destiné à la Nation les mots suivants: Mon devoir élémentaire consiste à ne pas m'accrocher à des fonctions et à ne pas non plus faire obstacle à l'émergence de personnes plus jeunes. Ce qui fut la prémisse à la décision rendue publique d'hier, soit de mettre en charge du gouvernement son frère Raoul, qui est vu par plusieurs spécialistes comme le berger de la terre cubaine, qui veillera à gouverner avec la même ligne de pensée que son aîné.


Les États-Uniens voient ceci d'un plutôt bon oeil, puisque ceux-ci s'emploient à mettre des bâtons dans les roues de Fidel Castro depuis son arrivée au pouvoir, notamment avec l'embargo, qui dure depuis 1962 (embargo qui d'ailleurs n'a jamais eu les effets escomptés). Le président américain, George W. Bush, a déclaré que ce départ est, selon lui, « une période de transition et cela devrait être un début de transition démocratique pour le peuple cubain ». Pour sa part, le Canada se dit confiant que le départ officiel de Fidel Castro de la présidence ouvrira la voie à des changements politiques dans l'île communiste. Dans un communiqué rendu public mardi, le ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier, a dit espérer que cette décision déclenche une série de réformes économiques et politiques à Cuba. Le Canada continue de suivre l'évolution de la situation dans ce pays. Des amis du lider maximo, comme Hugo Chavez, président du Vénézuela continuent de considérer que la décision du leader cubain démontre que la révolution cubaine ne dépend pas d'une personne. Il ajoute que Fidel Castro restera à l'avant-garde des révolutions de l'Amérique latine, et que tous les révolutionnaires de ce continent sont les enfants de Fidel. D'autres présidents de pays latinos-américains ont ajouté leur voix la sienne, notamment le président brésilien et celui du Nicaragua. Du côté du vieux continent, on se réjouit de façon très diplomatique des futures avancées démocratiques à prévoir sur l'île tant prisée par les touristes.
Finalement, cette décision plaît à tous: D'abord à une partie de la population qui attend ce moment depuis de nombreuses années mais qui se fait restreindre sous la peur d'être emprisonnée, ensuite à la quasi-totalité des pays de la planète. Même la Chine, qui commence les pourparlers avec Raoul Castro pourrait y trouver avantage, puisque celui-ci, un peu moins intello et politique que son frère, commence néanmoins à s'intéresser fortement au système de fonctionnement chinois...

Gageons toutefois que le frère se tiendra tranquille tant et aussi longtemps que Fidel aura les moyens de se faire entendre. Pour l'ancien dictateur, l'île de Cuba est le projet d'une vie qu'il laisse à contrecoeur, mais qu'il tente encore de couver du haut de son lit d'hôpital..


¹Source (image): News.com, http://www.news.com.au/common/imagedata/0,,5216411,00.jpg
²Source : Babalu Blog, http://www.babalublog.com/archives/001578.html
³Source: Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Fidel_Castro
4Source: Sympatico Nouvelles, http://nouvelles.sympatico.msn.radio-canada.ca/Castro+cede+le+pouvoir+Espoirs+dune+transition+democratique/Monde/ContentPosting.aspx?isfa=1&newsitemid=385299&feedname=CBC_WORLD_V2_FR&show=False&number=0&showbyline=False&subtitle=&detect=&abc=abc&date=False

samedi 23 février 2008

Religion et politique font-elles bon ménage?

À l'ère de la "Direct-Info" (l'information partout, en direct, instantanée) même quelqu'un qui ne désire pas entendre parler d'élections américaines finit par savoir qu'il s'agit sommairement d'élire un candidat républicain et un candidat démocrate pour représenter le parti. Jusqu'à maintenant, c'est le coté démocrate qui fait couler le plus d'encre, avec deux candidats de force globablement égale; Barack Obama, un homme de 46 ans, de couleur noire, qui fait rêver les jeunes américains en leur proposant quelque chose qui ressemble à un retour aux années de Kennedy, et Hilary Clinton, plus mûre avec ses 60 ans, qui, bien que favorite aux débuts de sa campagne, commence à perdre des plumes au profit de son adversaire. Du côté républicain, c'est une lutte qui se fait presque par principes, car le principal candidat (qui, de façon quasi-assurée, gagnera l'appui des républicains) John McCain n'a plus qu'un seul adversaire, Mike Huckabee, 52 ans, qui se bat jusqu'à la fin mais qui a déjà accepté la défaite. Le futur représentant, donc, des républicains (dont l'actuel président George W. Bush fait partie) provoque bien des sourcillements. L'homme de 71 ans, qui en est à sa deuxième participation à des élections présidentielles (les dernières l'avaient opposé à M. Bush) a en effet une doctrine politique bien à lui, très claire, et aussi, extrêmement conservatrice. En plus d'être pro-vie (c’est-à-dire hostile à l'avortement qu'il qualifie de tragédie humaine et qu'il souhaite voir interdire sauf en cas de viol, d'inceste et d'atteinte grave à la santé de la mère), il s'oppose au mariage homosexuel (quoiqu'il a toutefois refusé de signer l'amendement à la Constitution américaine pour l'interdir), est favorable à la peine de mort, est partisan d'une politique de réforme sur l'immigration (visant à renforcir les contrôles aux frontières et à régulariser les clandestins) et est finalement totalement opposé au contrôle des armes à feu. C'est que l'homme politique qu'est McCain n'a pas toujours été ce qu'il est: c'est aussi un ex-soldat de l'armée américaine, qui a participé à guerre au Nord du Vietnam. M. McCain avait, en 2000, perdu contre l'actuel président américain George W. Bush en grande partie à cause du manque d'appui des extrémistes conservateurs chrétiens, qui le trouvaient socialement trop libéral. Cette fois-ci, sa position concernant l'avortement a suffit à convaincre la majorité d'entres eux. C'est donc de dire que si l'on obtient l'appui de l'extrême-religieux aux États-Unis, on est certain de gagner les suffrages républicains! Les États-Uniens, (L'existence de ce terme en langue française est attestée depuis 1965¹) dont les valeurs principales sont la justice et le droit équitable à tous dans un état laïque depuis sa création modifient depuis quelques dizaines d'années ces fondements constitutionnels en mêlant religion et politique. L'apposition de la phrase In god we trust en 1956 sur la monnaie États-Unienne vient prouver l'association entre les deux organisations de l'État. Aujourd'hui toutefois l'on va plus loin: le nouveau slogan est-il If he trusts in god, then vote for him? Jusqu'à quel point les organisations religieuses ont-elles un pouvoir politique, et dans cet optique de démocratie, jusqu'à quel point ce pouvoir est-il dangereux pour l'État? L'ardent défenseur de la démocratie capitaliste serait-il biaisé par d'autres organisations et menacé de perdre l'égalité du vote? En ce sens, permettre aux églises d'influencer le vote dans l'État ne devrait pas être permis, et plutôt que de dénoncer d'anciennes relations sexuelles de John McCain alors qu'il était marié, le New York Times aurait intérêt à faire le point sur la situation...
¹: Dans son Grand dictionnaire terminologique, l'Office québécois de la langue française précise : « Une tentative a été faite pour remplacer le terme états-unien, encore peu répandu par rapport au terme américain, par usanien. Celui-ci n'est qu'une forme francisée du terme anglais Usanian, légèrement familier, qui a été créé à partir du sigle USA (United States of America). Il existe en anglais plusieurs autres termes qui ont été proposés pour remplacer American, dont United-Statesian (ou United Statesian, ou Unitedstatesian), mais sans succès. »


¹Source (image et texte): Cyberpresse, http://www.cyberpresse.ca/article/20080223/CPMONDE/80223069/6488/CPACTUALITES
²Source : Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/In_God_We_Trust, http://fr.wikipedia.org/wiki/John_McCain, http://fr.wikipedia.org/wiki/Hillary_Rodham_Clinton, http://fr.wikipedia.org/wiki/Barack_Obama

jeudi 21 février 2008

Choisir sa vie, ou se la faire choisir...

Le temps s'écoule, invariablement, narguant les élèves de cinquième secondaire qui auront un choix crucial à faire dans les 9 prochains jours, choix qui scellera pour la plupart d'entre eux leur vie future. Depuis plus de deux ans, et même avant cela, ils se préparent mentalement à cette décision, parfois avec certitude, parfois avec ignorance, parfois comme un homme dans le noir qui avance à tâtons, sans trop savoir ce qu'il fait. Pour ceux qui savent, parfois, c'est pire! Certains sont tellement fixés sur leur objectif qu'ils en oublient le reste, et sont déçus. Ou d'autres qui ne trouvent pas ce qu'ils cherchent...
Plus dramatique encore, il y a une réalité qui est taboue au Québec: connaître ce que l'on veut faire, mais avoir la route barrée par des obstacles, qu'ils soient humains ou monétaires. Je suis consterné de me rendre compte à quel point il n'y a pas de documentation, de référence ou d'aide à ce sujet disponible dans les écoles ou sur Internet. Sur Repères (http://www.reperes.qc.ca/), un site dédié à l'accompagnement de l'élève durant son cheminement personnel en relation avec sa carrière, on trouve une dizaine d'organismes d'aide, une trentaine de tests divers, et quelques centaines de professions, mais aucune ligne, aucun mot que ce soit sur "Quoi faire si mes parents ne veulent pas que je fasse ce que je veux faire?". Non seulement ceci est aberrant, mais force est de constater qu'ils ne sont pas les seuls à ne pas fournir d'appui à un moment aussi crucial; le fait est que l'information n'est tout simplement pas disponible. Est-ce parce-que le gouvernement, ou tout autre organisme ne considère pas avoir la responsabilité nécessaire à l'intervention dans les familles? Est-ce dans le but de ne pas créer de remous ou de ne pas interférer dans les décisions qui concernent des valeurs familiales? Je ne sais pas. Reste qu'empêcher un enfant de faire ce qu'il aime dans la vie, ou ce qu'il croit aimer, est une atteinte profonde à sa liberté, puisque le parent qui agit en tant que tel ne le limite pas uniquement pour la durée de ses études, mais également pour le reste de ses jours. Quand aux raisons qui motivent un tel acte de restriction, ne me viennent pas autre chose en tête que les aspects financiers et honorables . L'importance de ces critères est bien entendu évaluée par les familles, selon leur valeurs, mais à quel point celles-ci devraient-elles compter face à au libre-choix de l'individu qui va faire ses études et qui va vivre sa vie?

En fait, si l'enfant n'arrive pas à convaincre ses parents, il est pris avec les choix de ceux-ci. Non seulement l'étudiant n'a pas les moyens de s'auto-suffire, menace souvent proférée par la famille, mais en plus n'est pas encore prêt à affronter seul les défis qui l'attendent. Le geste d'empêcher son enfant de vivre comme il l'entend est un geste de la pire des lâchetés, traître, profiteur de sa condition, malhonnête, et devrait être condamné comme un crime à l'atteinte de la liberté d'expression et dans ce cas-ci, de la liberté de vivre! Comment se fait-il que personne ne soulève la question dans les bureaux administratifs, elle qui est si souvent soulevée dans les écoles ou dans les maisons? Comment se fait-il qu'encore aujourd'hui, on privilégie l'accès aux métiers libéraux aux enfants, les présentant dès le plus jeune âge comme la voie vers le bonheur, la porte de sortie vers un monde meilleur? N'est-ce pas justement une projection des parents dans leurs enfants qui les incite à les pousser autant?
Si c'est cela, les parents devraient porter plus attention à ce vers quoi ils tendent leur progéniture, le taux de Burn-Out augmente significativement avec l'augmentation de la masse de travail!


¹Source (image): Repères, https://reperes7.reperes.qc.ca/reperes/asp/reperes.aspx

mercredi 20 février 2008

Le Ritalin, efficace si contrôlé...

Le cadran sonne. 7h00. C'est l'heure pour Émile de se lever et d'aller à l'école. Toutefois celui-ci ne se fait pas réveiller: il ne dormait pas. Émile souffre de TDA-H, le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité motrice. Ses parents, qui ont déjà fait leur deuil de l'enfant parfait, souffrent également de sa condition, en se faisant répéter constamment par leurs proches qu'ils ne sont pas assez sévères avec leur petit, ou qu'ils lui donnent trop de sucre. Toutefois ils ne sont pas les plus à plaindre: Émile doit vivre avec ce trouble au quotidien, et continuera de vivre avec jusqu'à l'adolescence, où il lui fera augmenter de façon significative ses chances d'être toxicomane, dépendant à l'alcool et anti-sociable. Le TDA-H, c'est un trouble héréditaire dans 95% des cas, qui touche 5% des enfants de la Province. Il s'agit d'une déficience sur le plan des neurotransmetteurs (en particulier la dopamine) qui provoque un ralentissement du fonctionnement d'une zone du cerveau (lobe frontal), responsable du contrôle de certains comportements. Pour contrôler la déficience, le meilleur traitement reste pharmacologique: le Ritalin. Il améliore spécifiquement la concentration, la mémoire, le contrôle de la frustration et de la colère. Ce médicament est un stimulant cérébral qui active la sécrétion de deux neurotransmetteurs, la dopamine et la noradrénaline, substances chimiques qui rendent possible le passage d'un message d'une cellule nerveuse à une autre. Ce médicament ne guérit pas le TDA-H, il ne fait que permettre à l'enfant de mieux contrôler ses symptômes. Donc, la guérison de cette affection ne se fait pas uniquement par le Ritalin, mais par divers autres moyens que les parents doivent mettre en place chez l'enfant. Toutefois est-ce possible que l'enfant ne consomme pas de Ritalin, tout en étant contrôlable? La raison étant que le Ritalin n'est pas sans danger, principalement s'il est prescrit de façon abusive chez un enfant qui n'en a pas besoin. Puisque les symptômes du TDA-H sont la faible capacité d'attention, l'impulsivité et l'hyperactivité, et que ceux-ci sont reliés à une panoplie d'autres pathologies, la prescription de ce médicament devient difficile. Dans le début des années '90, déjà, plusieurs parents s'inquiétaient du taux de prescription qui montait en flèche, et ont commencé à associer le Ritalin à un remède pour paresseux, dangereux et mauvais. Il est vrai que les symptômes à court terme font sourciller: insomnie, irritabilité, douleurs abdominales, diminution de l'appétit, perte de poids, augmentation du rythme cardiaque et de la tension artérielle. Cela n'a pas semblé décourager une majorité, toutefois: aujourd'hui, il y a 5 fois plus de parents qui donnent à leur enfant du Ritalin qu'en 1990. Et cela même si les études semblent prouver que la dépendance ultérieure à des stimulants chez l'enfant en sera fortement augmentée. Selon la Dr. Nadia Gagnier, il y a certains cas où la prise de Ritalin est nécessaire, et où l'enfant est tout simplement incapable de fonctionner en société. C'est précisément cela qui est intéressant: la société, habituée à la facilité, devient-elle intolérante aux gens "imparfaits"? Est-elle plus portée à "geler les enfants" pour éviter le trouble d'avoir à négocier avec des chutes d'humeur ou des comportements en montagne russe? Selon Francine Côté, directrice et fondatrice de l'Association Panda, qui soutient les parents et l'enfant en déficit d'attention, les parents ne sont jamais heureux d'en arriver à donner de la médication à leur enfant (une médication qui soit dit en passant, nécessite un horaire régulier, puisque la posologie est d'une fois aux quatre heures) et c'est souvent en dernier recours qu'ils vont consulter un médecin. Toutefois sa déclaration est un peu obscurcie par les chiffres des dernières années qui montrent que le nombre d'ordonnances est passé de 37 000 en 1990 à plus de 183 000 en 1997. Chiffres auxquels s'ajoute le fait que dans les milieux défavorisés, le pourcentage d'enfants consommant du Ritalin se chiffre à 12 %, comparativement à une moyenne de 5%. Les parents d'aujourd'hui ont-ils autant de temps à donner à leurs enfants, temps qui aujourd'hui, est la plus précieuse des denrées? Francis Brière et Christian Savard, auteurs du livre Les alternatives au Ritalin, semblent croire que non. Avec ce livre, on ne voulait pas dire que le Ritalin n'est pas bon, mais qu'il faut aussi explorer autre chose, dit Francis Brière. Le livre Les alternatives au Ritalin s'interroge notamment sur les bienfaits d'une alimentation riche en magnésium, en zinc et en oméga-3. Les auteurs explorent la piste de l'homéopathie et des produits naturels, dont l'efficacité n'a pas été prouvée.
Partout, le verdict est le même: Le Ritalin est nécessaire, mais pas dans tous les cas. Bien que la majorité des parents semblent le faire, il faut essayer d'autres méthodes que le Ritalin lorsque l'on constate ce trouble chez un enfant. Car les complications immédiates et ultérieures ne vaudront peut-être pas l'acalmie temporaire que l'on ira gagner en lui donnant sa dose...


¹Source: Centre communautaire d'intervention en dépendance, http://www.etape.qc.ca/drogues/ritalin2.htm
²Source (texte et image): Cyberpresse, http://www.cyberpresse.ca/article/20060511/CPACTUEL/60511053/1062/CPACTUEL
³Source: Espace Parents Canoë, http://espaceparents.canoe.ca/style-vie/consommation/2007/03/26/3836749-jdm.html

lundi 18 février 2008

Télécharger? Et pourquoi pas?

Pour l'amateur de transports en commun, deux choses sont habituelles. D'abord la vue de gens transits de froid à force d'avoir eu à attendre leur autobus dans un froid sibérien typiquement québécois, ensuite l'impossiblité de communiquer verbalement entre les usagers, parce-que le 7/8 sont affublés d'écouteurs reliés à un Ipod ou à une autre forme de mp3. Ceux qui n'en ont pas sont soit sourds, reliés à un lecteur cd portatif, ou alors ne sont pas familiers avec "le système". Or dans ce nombre, combien ont acheté leur musique, ou inversement, combien ont téléchargé leur contenu? Selon des Statistiques relevées entre le mois de juillet et le mois d'août 2004, 85% des jeunes Québécois âgés entre 18 et 24 ans téléchargent de la musique et n'ont aucun scrupule à le faire. Toutefois il ne faut pas se méprendre: le phénomène ne concerne pas uniquement les jeunes. Une dame résidant à Montauban, près de Toulouse, a récemment paru en cour pour avoir téléchargé, gratuitement et de façon illégale, 2889 fichiers audio sur son ordinateur. La notion d'illégalité est importante ici: au Canada, télécharger de la musique sur son ordinateur en ne payant pas de frais est légal. Le juge Konrad Von Finckenstein, de la Cour Fédérale, n’a pas reconnu les arguments de l’Association de l’industrie canadienne de l’enregistrement (AICE) visant à obtenir l’identité de pirates présumés en mars 2004. " Aucune preuve n’a été présentée pour démontrer que les présumés contrevenants distribuaient ou autorisaient la reproduction d’enregistrements sonores ", affirmait le juge dans son jugement. Ainsi, théoriquement, on ne peut pas prouver l'illégalité d'un distributeur de musique, ou d'un "téléchargeur" qui achète ou vend de façon gratuite des copies d'enregistrements sonores. Reste alors le côté éthique de la chose: est-ce que l'ère des communications et de l'internet contrevient au rendement des artistes, ou des producteurs? Il faut d'abord comprendre que 82,63% du marché américain de la musique provient de quatre compagnies (en 2004) : Sony-BMG, Warner, Universal et EMI. Dans le monde de la musique, ces quatre producteurs sont qualifiés de "Majors". Après avoir essuyé trois années de pertes, avec uniquement en 2003 une baisse de 20% des ventes de disques, ces industries affichent maintenant un rendement supérieur au rendement pré-téléchargement. Du téléchargement payant, des DVD musicaux, des rééditions de DC " remasterisés ", des sonneries des téléphones cellulaires (extrêmement lucratives, notamment en Asie); mais, également, des spectacles qui, eux, n’ont pas vu leur auditoire se défiler sont à la base de nouveaux profits. C'est un peu utiliser le fléau du téléchargement à leur avantage, prendre les armes de "l'ennemi" dans un but lucratif. Quand aux artistes québécois, la nécessité de changement n'est pas aussi grande, puisque leur profit n'a pas drastiquement baissé. En effet, l'approche plus personnelle qu'ont les artistes québécois envers leur public, et le public envers ses artistes semble inciter les consommateurs à ralentir le téléchargement, limitant ainsi les pertes. Le gain perdu se gagne ailleurs également, avec ou bien la formule: "Augmentons la fréquence des spectacles, mais réduisons l'audimat, et ce dans plusieurs régions du Québec (pas seulement Montréal)" ou alors "Augmentons tout simplement le prix des billets, puisque le public payera de toute façon".
Comme le faisait remarquer Clive Davis, président de BMG pour l’Amérique du Nord : " The interest in music is stronger than ever ". Pourquoi freiner l'évolution musicale, plutôt que de tenter de diversifier l'accès à ces sources par le biais de nos nouvelles technologies? La créativité de nos artistes démontrent en ce sens de véritables coups de génie, comme par exemple François Pérusse, qui inclut dans son cd des codes secrets pour le visionnement d'extraits inédits, ou alors d'autres créateurs qui font de leur album une véritable oeuvre d'art, cartonnée, texturée?
À mon avis, le problème du téléchargement est loin d'en être un. C'est au contraire une nouvelle façon de voir la musique qui permet une diversification de l'éventail musical, la connaissance de nouveaux artistes, et l'obtention de musique de diverses cultures au bout des doigts. Le défi n'est pas de contrer, mais de diversifier les domaines auxquels la musique peut être appliquée.


¹Source: Chanson du Québec, http://www.chansonduquebec.com/recherche/piratagemusical.html
²Source: Le lézard, http://www.lelezard.com/actu/4151/le-piratage-de-la-musique-pas-seulement-pour-les-jeunes.html
³Source: Arte.tv, http://www.arte.tv/fr/art-musique/tracks/Jeudi-13-mai-2004-a-23-55/525244,CmC=525214.html
4Source: Apple, http://www.apple.com/fr/ipodtouch/gallery/index.html

dimanche 17 février 2008

Le Kosovo, indépendant à l'aube de 4 millénaires de conflits

Années '90. La Yougoslavie, pendant la guerre froide, forme une fédération comprenant 6 républiques: la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Serbie, et la Macédoine.

  1. Le 15 janvier 1992, la Communauté européenne reconnaît la Slovénie et la Croatie comme pays indépendants.

  2. Après le siège de Sarajevo, qui débute le 6 avril 1992, la Communauté européenne décide de reconnaître la Bosnie-Herzégovine comme pays indépendant.
  3. A la mi-décembre 1993, cinq États membres de la CE (Communauté européenne) reconnaissent la Macédoine, malgré le veto de la Grèce
  4. Quand au Monténégro il accède à l'indépendance en 2006, à l'issue d'un référendum qui place le seuil justifiant le divorce à 55% des voix. Ce seuil est atteint et la Serbie accepte le départ de son tout dernier «associé».

Ne reste plus, donc, que la Serbie. Celle-ci est toutefois en proie à ses propres conflits, notamment avec le Kosovo, une région qui est, pour les nationalistes serbes, le berceau de la Serbie médiévale. Pour eux, les Albanais se sont appropriés le territoire peu à peu, et les véritables maîtres en ce lieu sont les Serbes. Au contraire, les Kosovars disent que le Kosovo a toujours été albanais, et que les Serbes ne sont que des occupants. Pour comprendre efficacement, il faut retourner en arrière de plusieurs siècles, voir de plusieurs millénaires. Vers le IIème millénaire avant l'ère commune, la péninsule des Balkans, qui englobait le Kosovo, était occupé par les Illyriens, qui sont les ancêtres des Albanais. Cette péninsule, qui fut englobée par les Romains, finit par être reprise par les Serbes, qui créèrent l'Empire Serbe. Cet empire fut prospère et ce jusqu'en 1389, où la bataille du Champ de Merles fait du Kosovo l'annexe de l'empire ottoman. À cette époque, Albanais et Serbes se battirent contre les Turcs (de l'empire Ottoman) mais n'y purent rien, et furent battus. Il faut comprendre qu'étant catholiques, ou orthodoxes, ceux-ci ne pouvaient accepter une domination musulmane. Ce qui explique l'exil des Serbes. Toutefois les Albanais restèrent, et furent convertis à l'Islam par les Turcs, ce qui leur valut le déshonneur de leurs alliés Serbes. C'était l'esquisse d'un conflit qui allait perdurer pour les siècles à venir...
Avec cette nouvelle compréhension du conflit qui oppose les deux peuples depuis toutes ces années, revenons à nos moutons...
En 1970, les Kosovars réclament la constitution du Kosovo pour en faire la septième république de la fédération. Ce qui est obtenu en 1972, date où la région devient officiellement autonome. Toutefois ce rêve d'indépendance se fait briser en 1989, où les nationalistes serbes réclament le retour du Kosovo en Serbie par la création d'une nouvelle constitution. Dès lors, s'en suivent une véritable revanche de la part des Serbes, avec l'abolition de la quasi-totalité des droits Albanais, et ce, dans tous les domaines: l'éducation, la langue, la culture, la religion, le travail ainsi que dans le contrôle de l'information médiatique. Face à cela, la résistance des Albanais s'organise autour de la Ligue démocratique du Kosovo, pacifique, puis autour de l'armée de libération du Kosovo (UCK). L’UCK dirigée par Adem Demaci engage la lutte armée en février 1996 en revendiquant un attentat contre un camp de réfugiés serbes de Bosnie. Après les tentatives de divers organisations et pays, c'est la médiation russe de Victor Tchernomyrdine qui permet d’obtenir le retrait de l’armée serbe et la fin des frappes. Les accord de paix de Kumanovo en Macédoine sont signés le 9 juin 1999. Le Kosovo est investi par la KFOR et placé sous tutelle onusienne (soit la tutelle de l'ONU). Bernard Kouchner est le premier administrateur. En mars 2007, le médiateur de l'ONU Mahti Ahtisari remet son rapport, favorable à une forme d'indépendance, au Conseil de sécurité. Enfin, le 17 février 2008, le président du Parlement Jakup Krasniqi déclare le Kosovo indépendant, libre et souverrain.

Les États-Unis et plusieurs grands pays de l'Union européenne (UE) ont exprimé au cours des dernières semaines leur intention de reconnaître rapidement l'indépendance du Kosovo après sa proclamation. Toutefois le Canada, et plusieurs autres pays aux prises avec des problèmes semblables d'indépendance (l'Espagne, la Grèce, la Bulgarie, la Slovaquie) semblent hésiter à reconnaître le Kosovo comme pays indépendant. Ainsi, le Canada s'est réservé de tout commentaire à ce sujet, toutefois Stéphane Dion et le Bloc québécois ne voient pas pourquoi le Canada ne reconnaîtrait pas l'accès des peuples à l'autodétermination.


¹Source (texte et image): Cyberpresse, http://www.cyberpresse.ca/article/20080217/CPMONDE/80217011/6488/CPACTUALITES, http://www.cyberpresse.ca/article/20080217/CPMONDE/802170680/6488/CPACTUALITES
²Source: Université Laval, http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/europe/Kosovo.htm
³Source: Culture en miettes, http://cultureenmiettes.blogspot.com/2007/04/les-guerres-dex-yougoslavie.html

vendredi 15 février 2008

Les arrières-arrières-arrières Petits-Fils de la Liberté

Le rôle politique de la jeunesse, dans la quasi-totalité de notre histoire nationale, s'est toujours pratiquemment révélé à pas grand chose. Certes, certains avaient des idéaux, certains se rassemblaient pour philosopher, pour rêver d'une société meilleure. Sans compter les marginaux, qui devenaient des héros au fil du temps (ou après leur mort), ou finissaient par se taire sous la pression qu'est le non-conformisme aux idées générales d'une masse d'individus.
Toutefois les héros étaient rares, et à ce titre, les plus connus sont sans doutes les Fils de la Liberté, un groupe de jeunes patriotiques fondé en 1837, face à l'immobilisme politique si difficile à supporter pour la fougue qui animait ses membres. C'est avec l'impression d'avoir vu renaître ce groupe que j'ai découvert aujourd'hui le JPQ, soit les Jeunes Patriotes du Québec. Sous le slogan Défendre les intérêts du peuple québécois! le site officiel se décrit comme: un regroupement militant composé de jeunes indépendantistes âgées majoritairement de 7 à 77 ans voués à la défense des intérêts du peuple québécois. Or au fil de mes recherches, il devient très clair que la marge d'âge se situe globablement beaucoup plus entre 15 et 25 ans, d'où l'idée d'appeler le groupe Jeunes Patriotes du Québec. Concrètement, le groupe semble très porté sur les images chocs, sur des concepts de stimulation politique très punchés, tels que l'envoi à la Ministre de la culture, dans la semaine du 20 janvier dernier, d'un bol rempli de 101 langues de porc pour protester contre le refus du gouvernement Charest et de sa ministre, Christine St-Pierre, de modifier la loi 101. S'en est suivi d'une prise de becs sur la station de radio 98.5 FM, où la ministre les qualifiait de grossiers et d'avoir fait des fautes dans leur message choc, accusation que s'est empressée de contredire les militants, qui ont affirmés ni plus ni moins que la mauvaise foi de Mme. St-Pierre n'avait pas de limites. Enfin, outre ce bol de langues de porc, plusieurs autres actions qui font sourciller, ou qui font sourire (selon le camp) sont notables, comme la mise en place d'une pancarte virtuelle annonçant une rançon de 101 000$ pour la Ministre et son Chef, un Sondage nommé Qui est le plus grand traître à la Nation (sondage largement remporté par Pierre-Elliott Trudeau) ou encore aujourd'hui dès 18h30, l'organisation d'une série de trois évènements, soit une marche silence aux flambeaux pour honorer la mémoire des 12 patriotes pendus, une conférence sur Émilie Gamelin, Femme Patriote et pour conclure, un concert bénéfice pour financer leurs activités.

Cette organisation, qui compte selon le FM parlé de Montréal, 150 membres actifs, est à mon avis tout simplement incroyable. Je ne parle pas ici du message véhiculé par les membres, le ton de cet article se veut neutre. Le sens du mot incroyable réside dans le fait qu'il s'agit d'une organisation qui a réussit à mettre en commun les idées de 150 personnes pour former un tout, qui par-dessus tout, reste jeune. Les efforts de politisation, et de conscientisation de cette classe de la population que JPQ met en oeuvre par des manifestations, par l'organisation de conférences et par son implication devrait être un model pour tous. Comment se fait-il qu'une partie de la jeunesse n'ose même pas ouvrir un journal dans la peur de se brûler, ou refuse catégoriquement l'idée de parler de politique et d'enjeux sociaux parce-que c'est plate et ça intéresse personne, alors que d'autres vont affronter les froids sibériens du Québec pour tenter d'informer quelques 100 personnes sur ce qui se passe, et ce qui s'en vient? Pourquoi est-ce toujours à quelques marginaux de se donner entièrement à leur cause, et au reste à s'insurger en lisant leur Journal de Montréal, puis à passer à autre chose, en attendant que ça bouge?

Le mouvement populaire, ça vous dit rien?


¹Source (texte et image): Jeunes Patriotes, http://www.jeunespatriotes.org/
²Source: 98.5 FM, http://985fm.ca/mp3player.php?mp3=119611.mp3
³Source: Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_des_Fils_de_la_Libert%C3%A9

jeudi 14 février 2008

Quelle horreur, une fusillade. Que pouvons-nous faire...

14 février 2008. Jour de l'amour, jour des festivités entourant ce grand mythe qui selon Freud régit tous les moeurs, le sexe.
Jour de la fusillade du Northern Illinois University.
Jour durant lequel 15 personnes ont été blessées physiquement et mentalement.
Jour durant lequel quatre personnes en sont décédées.
Jour durant lequel un homme est mort, un fusil à la main, la détresse dans les yeux.

Le nombre de fusillades à l'intérieur des écoles ou des campus universitaires devient tellement impressionnant que c'est avec horreur que je constate que la plupart des médias en viennent à les banaliser, avec des titres du genre "Une nouvelle fusillade aux États-Unis". Pourquoi Une nouvelle? C'est une de plus, c'est un échec, un recul. Le titre devrait être: Quelle horreur, une fusillade. Que pouvons-nous faire? Ou quelque chose comme...
Enfin, reste que la question est légitime, beaucoup plus que d'apprendre le pourquoi du comment, ou se faire relater la façon dont le tueur, ce méchant-détraqué, a bien planifié son coup pour détruire nos familles. Ah qu'il est facile de voir le côté de la médaille que l'on veut bien voir, ou que notre public veut voir pour s'assurer nos cotes d'écoutes...Ainsi est régit notre démocratie. Un politicien se fera-t-il élir pour ses idées, ou pour ses promesses? Le bulletin de vote est-il voté en fonction des idéaux du voteur, ou en fonction du charisme du politicien? Enfin, je m'égare...

Face à l'augmentation du nombre de fusillades dans les écoles, les auteurs américains James McGee et Caren De Bernardo, ainsi que Verlinden, Hersen et Thomas publient respectivement deux livres à intervalles de dates rapprochées, mais qui comportent essentiellement les mêmes points. Comment reconnaître un fusilleur, et comment réfléchit-il, comment voit-il la vie?
Ces informations nous sont utiles dans la mesure où si l'on comprend mieux l'individu, il est plus facile de le traquer ou de le reconnaître, et à partir de là, de l'aider.

Le fusilleur est un jeune homme de classe moyenne, en bonne santé physique et d'intelligence moyenne. Il habite le plus souvent en région rurale ou dans la banlieue. Il fréquente une école publique et provient assez souvent d'un milieu familial perturbé. Il habite un foyer où on a facilement accès à des armes. Solitaire, il entretient de pauvres relations avec les gens de son âge. Très sensible à la critique, il éprouve de vifs sentiments d'aliénation, de rejet par autrui, et rumine mentalement différents scénarios de vengeance. Il est extrêmement critique et intolérant envers les autres. Il développe un intérêt très marqué pour toutes les représentations de violence qu'il est possible de trouver dans les arts et dans les médias. Il a tendance à se vanter publiquement de ses fantaisies violentes et de sa cruauté. Il prémédite et planifie habituellement son assaut et va même jusqu'à communiquer explicitement son intention de passer à l'acte (par des lettres, des journaux intimes ou des graffitis). Au moment de choisir ses cibles, il est à noter que, dans un mouvement de «triomphe vengeur», il s'en prend souvent d'une façon toute particulière aux femmes ou aux étudiants qui se démarquent par leurs talents scolaires ou sportifs. Plusieurs des auteurs de fusillade luttent contre une profonde dépression, ce qui fait en sorte qu'ils entretiennent des fantaisies suicidaires ou de «suicide par les policiers» (suicide by cop).

L'extrait, qui provient du Quotidien Le Devoir, m'a tout de suite fait penser à Kimveer Gill, cet étudiant qui avait créé un tollé en fusillant le CÉGEP anglophone Dawson. Bien que ce soit un jugement très subjectif, la comparaison de cette analyse avec d'autres cas paraît me confirmer sa validité. Ainsi, en sortant quelques points de ce texte, il est possible de faire une analyse des solutions possiblement adoptables pour tenter d'enrayer le fléau.

1) Il habite un foyer où on a facilement accès à des armes: L'Agence de santé publique du Canada nous le confirme en donnant quelques chiffres... Dans bon nombre d'études portant sur la thèse de l'accessibilité, on a comparé les foyers possédant une arme à feu avec ceux où il n'y en avait pas. Kellerman et ses collègues, par exemple, ont conclu que l'homicide d'un membre de la famille était 2,7 fois plus probable dans un foyer possédant une arme à feu que dans un foyer sans arme. Dans une autre étude, on est parvenu à la conclusion, une fois pris en compte plusieurs facteurs de risque indépendants, que la possession d'une ou de plusieurs armes à feu multipliait le risque de suicide par 4,8 dans ce foyer. Les risques augmentaient, en particulier pour les adolescents, lorsque les armes à feu étaient conservées chargées et déverrouillées. Cela n'est-il pas suffisant pour règlementer davantage l'accès aux armes à feu? Toujours selon cette Agence, les taux d'octroyement d'armes au Canada par rapport au nombre de foyers est de 26%, ce qui est un haut taux par rapport à certains pays comme le Japon (0,6%), mais faible par rapport à d'autres comme la Finlande, qui a un taux de 50%, et aucune règlementation sur l'utilisation ou la possession d'armes.

2) Il a tendance à se vanter publiquement de ses fantaisies violentes et de sa cruauté: La société en général n'a-t-elle pas de questions à se poser en ce qui a trait à la banalisation de certains actes ou faits dans cette masse hétéroclite de nouveaux genres? Comment se fait-il que l'on trouve normal un jeune homme qui promet de tuer, de se venger, ou qui est violent verbalement, ou physiquement? N'a-t-on pas trop tendance à dire Il est EMO ou ça lui passera, c'est l'adolescence?

3) ...qu'ils entretiennent des fantaisies suicidaires ou de «suicide par les policiers»: Selon les spécialistes de Appelle!, un organisme à but non-lucratif destiné à la prévention du suicide par écoute téléphonique, aucune menace de suicide ne doit être prise à la légère, et ce, qu'elle soit occasionnelle ou répétée. Si quelqu'un fantasme à l'idée de se suicider de façon héroïque (le sens du mot héroïque n'est pas nécessairement positif), il y a de l'aide, et c'est à nous de leur trouver.

Enfin, toujours est-il que l'on a tendance à agir de façon irrésonnable lorsqu'on ne comprend pas les motifs qui régissent la vie de certains individus. Plutôt que d'encourager la mise en place de détecteurs de métaux aux portes des écoles (Une idée qui à mon sens, fait plutôt États-Unis...dans le genre d'essayer de shooter de l'ozone dans la couche d'ozone pour remplir les trous qu'ils ont eux-mêmes faits) et de cette façon, d'enrayer le problème de façon superficiel, de masquer, il serait dans notre grand intérêt d'essayer d'appliquer un concept qui semble perdu à l'ère individualiste:

La compassion...


¹Source (image): Reuteurs, http://www.reuters.com
²Source: L'agence de la Santé publique du Canada, http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/cdic-mcc/19-1/d_f.html
³Source: Cyberpresse, http://www.cyberpresse.ca/article/20080214/CPFRONTPAGE/80214183/-1/CPFRONTPAGE
4Source: Radio-Canada, http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2006/09/13/005-Fusillades-Ecoles-Liste.shtml?ref=rss
5Source: Le Devoir, http://www.ledevoir.com/2006/09/20/118532.html

mercredi 13 février 2008

Pourquoi être cool passe-t-il par l'imbécilité?

Il ne fait plus aucun doute, et ce dans l'esprit de tous, que la cigarette est néfaste en tous points pour la santé humaine ainsi que pour tous les désagréments qu'elle apporte. Le nombre d'études concernant la prise de tabac ou la fumée secondaire ne se comptent plus, tellement depuis les dix dernières années, la cigarette est aux prises avec une campagne intensive de publicité négative médiatique, informationnelle et gouvernementale. Outre les images à la limite de l'indécence qui ornent désormais les paquets de cigarettes, le prix en constante hausse dû à l'imposition incroyable du gouvernement, ainsi que toutes les campagnes de sensibilisation, le Gouvernement s'est doté de la semaine officielle d'un avenir sans-tabac. C'est donc qu'il est bien disposé à faire disparaître des rayons ces produits du tabac, qui tuent un utilisateur sur deux.
Face à cela, la question à se poser est la suivante: les consommateurs, qui ont toutes les bonnes raisons du monde d'arrêter de fumer, n'arrêtent pas d'allumer pour autant. Pourquoi?
Selon le très "joualisé" site J'arrête, destiné à la promotion de l'arrêt de la consommation de la cigarette et à la déconstruction des mythes qui l'entourent, la consommation initale de tabac est motivée, chez les jeunes, par quatre facteurs principaux:

1) La curiosité: L'exemple donné par les parents, par les amis ou par les vedettes qui véhiculent une image de "parfait bonheur" parce-qu'ils ont ces 3000 cochonneries emballées dans la gueule tend l'adolescent moyen à faire de même.
2) La maturité: L'idée qu'ont les jeunes que fumer rend plus mature...
3) L'acceptation: Le désir d'être accepté par les gens importants pour eux (qui s'ils l'étaient vraiment, ne les forceraient pas à fumer)
4) Le blablabla: Soit l'idée de rebellion et d'indépendance que les compagnies de tabac utilisent pour séduire la jeunesse, en leur disant: "Essaie-le, à la place d'écouter maman et papa, et tu verras si tu aimes ça ou pas". De cette façon les jeunes essaient, et deviennent accros très vite.

De ces réponses de spécialistes gouvernementaux au nez tellement plongé dans les livres qu'ils en oublient parfois de lever la tête pour voir la situation de façon réaliste, me vient une nouvelle question. D'où donc nous vient l'attitude, et le mysticisme qui accompagne la prise de tabac? Comment se fait-il que le fait de fumer soit perçu par certain comme le signe d'une maturité plus grande, alors que c'est exactement le contraire, si l'on se fit aux chiffres?

Selon le site de la Gang allumée, les compagnies de tabac dépensent des fortunes pour que les jeunes associent leurs produits à quelque chose qui facilite les rencontres sociales et tout ce qui est agréable à faire dans la vie. La société en général en est donc venue à associer la cigarette avec tout ce qu'elle fait dans la vie de socialement positif et donc nécessairement avec les choses qu'elle aime. Bien qu'il soit interdit aux compagnies de cigarettes de faire de la publicité aujourd'hui, cette image est restée dans l'esprit moyen québécois, d'où l'idée d'être cool.

Le but de cet article n'était pas de donner une opinion négative ou positive sur la consommation de cigarette (bien qu'involontairement au fil de l'article j'ai glissé quelques subjectivités), ni même d'informer la population des dommages créés par le tabac et la nicotine. À force de voir les jeunes fumer sans raison apparente, c'était plutôt de comprendre les motifs d'un tel acte, et pourquoi, socialement parlant, fumer est toujours considéré comme cool.


¹Source (image): Images libres de droit, http://www.librededroits.com/_lores3.asp?num=1424039
²Source: J'arrête,http://www.jarrete.qc.ca/indexFlash.asp?profil=jeune
³Source: Conseil québécois sur le tabac et la santé, http://www.cqts.qc.ca/publications.html

mardi 12 février 2008

Armer l'ennemi...

Si l'idée de posséder une sonnerie de téléphone qui est inaudible à l'oreille adulte et que vous seul entendez vous semble utopique, alors il est temps pour vous de faire connaissance avec le Teen Buzz, ou le Mosquito Noise. D'emblée, ceux qui ont l'habitude de surfer sur la toile savent que cette idée n'est pas idyllique et que cette sonnerie, disponible sur le web depuis 2005, est synonyme d'appels anonymes entres étudiants pendant les cours, ou d'infraction à tout interdit téléphonique. Toutefois, ceux-ci ne savent peut-être pas dans quelles conditions, ou dans quel intérêt cette sonnerie a été créée, car s'ils le savaient, il y a fort à parier qu'ils en restreindraient leur usage...
Le Mosquito Noise est un concept créé par Howard Stapleton, technicien en sécurité en Grande-Bretagne. Chargé de la protection de la clientèle adulte de certains magasins de luxe, celui-ci avait à traiter plusieurs centaines d'adolescents par mois qui venaient rôder autour de ses magasins. Or plutôt que d'avoir à discuter avec eux pour leur expliquer en bonne et due forme que les Grands Magasins les considéraient sans pouvoir d'achat, donc autrement dit des déchets de la société à leurs yeux, il commença à faire des expérimentations avec certains sons. L'analogie, qu'il a dû faire entre ces adolescents et les rats d'égoûts, a dû le mener vers le même type de concept pour les éloigner: les ultrasons. L'oreille humaine détecte les fréquences entre 20 et 20 000 hz; or avec l'âge, ce ratio diminue considérablement: à l'âge de 40 ans déjà, l'oreille n'entend plus qu'entre 20 et 15 000 hz. En jouant avec les différents sons, et en effectuant une batterie de tests, il est possible d'obtenir un son se situant dans les intervalles de 15 000 à 20 000 hz suffisamment désagréable pour faire fuir les adolescents (ces êtres pulluleux et sans vergognes) mais aussi qui permet aux adultes de rester, puisque ceux-ci sont insensibles à cette catégorie de fréquence. Le concept fait fureur: actuellement il y a 3500 magasins en Grande-Bretagne qui se sont dotés de l'appareil, à la grande joie de celui qui n'est probablement plus technicien en sécurité.

Toutefois cette joie est diminuée par l'ampleur sociale de la chose, qui fait couler beaucoup d'encre là-bas. Aujourd'hui, un organisme de protection des enfants a appelé à l'interdiction de ce dispositif, une décision saluée par les groupes de défense des droits humains. Imaginez le tollé si on proposait un dispositif qui viserait sans distinction les gens d'une race ou d'un sexe donné, plutôt que nos enfants a dit Shami Chakrabarti, de l'organisation de défense des droits humains Liberty. Le Mosquito n'a pas de place dans un pays qui tient à ses enfants et qui cherche à leur instiller la dignité et le respect. On insiste également sur l'effet produit sur les jeunes enfants et les bébés: sans raison apparente, ils se mettent à pleurer sous l'effet du Mosquito et les parents, qui ne comprennent pas immédiatement, ne changent pas d'endroit et continuent leurs emplettes tranquillement. Al Aynsley-Green, responsable gouvernemental de la protection des enfants le confirme: J'ai parlé à beaucoup d'enfants et de jeunes gens de toute l'Angleterre qui ont été très affectés par ces dispositifs anti-adolescents à ultrasons.

Pour ma part je crois que l'image du pays qu'auront les enfants plus tard est déterminée par la qualité de vie qu'ils auront dans leur enfance. Si l'on persécute les adolescents en pratiquant la ségrégation et si l'on bafoue la constitution en règlementant l'accès à des lieux publics à l'aide de méthodes aussi barbares, qu'arrive-t-il à notre démocratie? Si la même chose s'était produite, mais de façon inverse: si les adolescents s'étaient mis à règlementer l'accès à des zones leur appartenant, l'État l'aurait-il permis? J'en doute fort.
C'est tout de même une belle revanche que la mise en ligne de cette sonnerie. Comme quoi à force de vouloir trop contrôler, l'on finit toujours par voir nos meilleures armes se retourner contre nous...
Différentes versions du Mosquito Noise sont disponibles sur le web. Pour ceux qui voudraient voir à quoi ressemble le son produit par ce Teen Buzz, je vous mets en lien deux versions différentes. Gare aux hauts-parleurs trop forts: ces bruits sont vraiment très agressants.
http://graphics.nytimes.com/packages/audio/nyregion/20060610_RINGTONE.mp3
http://www.slashphone.com/download/20060613/atc_teenbuzz.mp3



¹Source (image): Kelake, http://www.kelake.org/archive/picts/teenphone.jpg
²Source: Thot, http://thot.cursus.edu/rubrique.asp?no=24413
³Source: Cyberpresse, http://www.cyberpresse.ca/article/20080212/CPMONDE/80212188/-1/CPMONDE
4Source: Wikipédia, http://en.wikipedia.org/wiki/Teen_Buzz

lundi 11 février 2008

Frais de scolarité: une hausse nécessaire?

À un vote de 62 pour cent des étudiants, le département des sciences humaines entre en grève cette semaine à L'UQAM, en protestation contre la hausse des frais de scolarité annoncée dans le cadre du redressement financier de l'établissement d'enseignement universitaire. Face à cette décision, l'UQAM demande à tous ses autres étudiants (lettres, langues, communications, sciences politiques, droit et arts) qui doivent se prononcer sur la question, de ne pas suivre le même raisonnement que ceux qui débrayeront toute la semaine. D'abord pour une question d'altruisme; dans un communiqué diffusé aujourd'hui, l'Université affirme que les premiers pénalisés seront les étudiants, ce qui implique implicitement toute la communauté professorale de l'établissement. Ensuite pour des raisons plus individualistes, soit qu'en ce moment, en pleine crise budgétaire, alors que l'UQAM s'efforce de trouver des solutions à la crise financière qui l'affecte, toute perturbation de la vie académique risque d'aggraver sa situation budgétaire et de nuire aux étudiants désireux de poursuivre leurs études. De plus, puisque le conflit pourrait s'étendre pour une période encore plus longue (la décision sera prise à la fin de cette semaine), le choix des futurs étudiants pourrait être remis en question par cette grève, qui les bloquerait dans leurs études et dans leurs moyens financiers limités pour les accomplir dans un laps de temps qu'ils voudront le plus court possible. Selon les Statistiques de Jeunesse Canada, le Québec est la province où les frais de scolarité sont les plus bas au pays, et où l'inflation de ces frais est la plus basse. Par exemple, pour les années '93-'03, la variation des frais de scolarité au Québec a été de 20%, alors qu'en Ontario ou à Terre-Neuve on enregistre des taux de plus de 105%, pas si loins de la moyenne canadienne, 98% d'augmentation en 10 ans. On affirme également que selon l'Institut Économique de Montréal, ne pas permettre l'augmentation des droits universitaires pour répondre aux besoins risque de compromettre de façon importante la qualité de l'éducation supérieure au Québec sans pour autant profiter aux étudiants les moins bien nantis. Hypothèse confirmée par le gouvernement du Québec, qui affirme que la probabilité de s'inscrire pour la première fois à un Baccalauréat s'est accrue de près de 6 points depuis une dizaine d'années. Là où plusieurs étudiants s'insurgent, c'est dans le fait que peu importe le montant de l'augmentation, les étudiants seront séquestrés dans ces coûts et s'endetteront de plus en plus. Or on nous affirme que le programme de Prêts et Bourses mis en place par le Gouvernement remplace la totalité des frais d'augmentation. D'où la fameuse phrase "1$ pour 1$".
À mon avis si la quasi-totalité des universités crient à l'aide dans leur planification budgétaire, c'est qu'il y a un problème de fond. Que les étudiant ne veulent pas payer est une chose, mais si cela compromet la qualité des services offerts, il y a un problème. Quand à l'idée d'avoir un système scolaire gratuit: elle est absurde. Même si à long terme, l'économie s'en porterait mieux car le taux de diplômés augmenterait de façon significative le revenu moyen, la Province n'est actuellement pas en mesure de supporter financièrement et administrativement une gestion publique de l'éducation comme elle le fait avec la Santé, domaine qui par ailleurs coûte le plus cher à l'État.


¹Source (textes et image): Cyberpresse, http://www.cyberpresse.ca/article/20080211/CPACTUALITES/80211166/1019/CPACTUALITES
²Source: Services Canada, http://www.jeunesse.gc.ca/yoaux.jsp?lang=fr&auxpageid=802&ta=1&flash=1
³Source: Ministère de l'éducation, http://www.meq.gouv.qc.ca/rens/brochu/ens-univ.htm