lundi 31 mars 2008

Les jours de pluie du Bloc Québécois

On pouvait lire ce matin dans l'actualité du très sérieux Journal de Montréal un article complet qui prétendait qu'une rencontre entre les membres du Bloc Québécois avait résultée en un débat houleux sur la question du bien-fondé du parti. Apparemment, juste avant le congé de Pâques se serait tenu un cocus durant lequel aurait éclaté plusieurs disputes, notamment avec le député de Rosemont, Bernard Bigras, qui aurait affirmé que le Bloc "doit remettre la souveraineté à l'avant-plan ou retourner chez lui." Après lecture de l'article, qui prétend même que le député a dû être ramené à l'ordre par son chef, celui-ci a déclaré qu'il avait bel et bien insisté pour que le Bloc s'assure que la promotion de la souveraineté demeure l'une de ses priorités, avec la défense des intérêts du Québec. Toutefois le chef se veut rassurant, il n'y a pas de remise en cause, ni même de débats houleux. «Vous l'auriez su ça n'aurait pas pris de temps s'il y avait eu un caucus houleux. J'ai jamais vu un caucus houleux du Bloc il y a deux semaines», a-t-il dit, dans sa langue si franchement québécoise. Même l'instigateur des rumeurs, Bernard Bigras, assure que ses idées avaient été très bien accueillies. Tout de même, l'incident porte à la réflexion, car la question de l'existence même du parti est remise en cause ces jours-ci, non plus seulement par la Chambre (ce qui n'a rien d'étonnant), mais aussi par la population elle-même. Ceci s'illustre notamment avec la nouvelle parité des intentions de vote des Québécois: autant de votes pour le Bloc que pour le Parti Conservateur, qui, sur le plan de ses promesses électorales, ne peut être blâmé. C'est que le projet de référendum étant repoussé aux calendes grecques par le Parti Québécois, faute d'appui; la place du parti fondé par M. Bouchard dépasse le cadre de sa fonction d'origine, qui était de promouvoir les droits québécois et l'indépendance en attendant qu'elle se fasse. Celui qui avait démissionné de son porte de ministre fédéral de l'environnement sous les conservateurs (M. Bouchard) avait vu la nécessité de créer le parti alors que le gouvernement fédéral échouait dans sa tentative de trouver une formule qui satisfasse les demandes minimales posées par le Québec pour réintégrer la Constitution canadienne. Même si celui-ci se darde de protéger les droits du Québec à Ottawa aujourd'hui, sa place, qui était supposée être temporaire, commence à s'alourdir selon certains, surtout avec la grande place que tient le Québec dans l'élection des Partis fédéralistes. Ainsi s'ils veulent gagner les voies des Québécois, ceux-ci n'auront guère le choix que de s'accommoder, ce qui réduit encore la place du BQ. Pour sa part, la députée de Québec, Christiane Gagnon, affirme que le Bloc «améliore le fédéralisme». Elle estime que le parti est encore nécessaire à Ottawa, mais pense que les bloquistes doivent réviser leur stratégie. De cet angle, le Bloc Québécois serait donc resté un espèce de transit entre les fédéralistes et les souverrainistes, en négociant avec les uns, et en rêvant avec les autres...


¹Source (image et texte): Cyberpresse, http://www.cyberpresse.ca/article/20080331/CPACTUALITES/80331032/6488/CPACTUALITES, http://www.cyberpresse.ca/article/20080331/CPACTUALITES/80331205/6488/CPACTUALITES
²Source: Bloc Québécois, http://www.blocquebecois.org/fr/historique.asp

vendredi 28 mars 2008

Le transport social, en commun

Parce-qu'ils y sont obligés (n'ayant ou bien pas l'âge légal de conduire, ou bien pas les moyens de s'acheter une automobile) la proportion de jeunes utilisant le transport en commun est nettement supérieure à la proportion d'adultes. De la même manière, le nombre d'immigrants ou de non-natifs qui prennent l'autobus ou le métro est également beaucoup plus élevé, pour des raisons d'habitudes sociales ou économiques. Mis à part ceux qui utilisent ces services de façon volontaire (conscience environnementale, simplicité ou autres) la quasi-totalité de ces utilisateurs, surtout chez les jeunes, n'ont qu'une idée en tête: se débarasser de ces sièges bleus et inconfortables qui régissent leurs déplacements. Leur raisonnement est compréhensible: le transport est le point commun entre tout déplacement, entre toute activité, qu'elle soit sociale, sportive ou culturelle. Puisque ces déplacements, dans le cas d'une utilisation de transports en commun sont régis par un horaire strict (du moins, plus l'on s'éloigne du centre-ville de Montréal), non seulement perdent-ils leur complète autonomie, mais il faut également qu'ils préparent d'avance leur déplacements afin de se coordonner avec les différents services qu'ils veulent utiliser. Pire encore: combien de fois devront-ils défrayer les coûts d'un taxi, ou attendre un autobus qui ne finit pas d'arriver parce-qu'ils reviennent d'une soirée tardive et que les métros sont fermés? À cet effet non seulement la fermeture des métros cause-t-elle des problèmes et des complications, mais elle implique dans sa fermeture la perte d'un moyen de transport sûr pour les individus dont le goût pour l'alcool est à un niveau supérieur au concept de modération. Toujours est-il que le transport en commun, à cause de ses désavantages, n'est pas utilisé à plein escient par les citoyens, ce qui en réduit par le fait même ses possibilités en terme d'heures et de service. Véritable cercle viscieux, moins il y a d'utilisateurs, moins il y a de service. Devrait-on, comme en Europe, faire appel à des sociétés privées pour alléger le fardeau fiscal (pertes de 54 millions en 2004) et réinjecter l'argent perdu dans de nouveaux services ou continuer de la sorte en mettant l'accent sur les bons côtés du transport vert? Car des bon côtés, il y en a! Le principal, le plus flagrant, c'est l'argent. Avec la flambée des prix du pétrole, le prix relatif des automobiles, et la nouvelle réglementation fédérale permettant d'enlever le prix des passes d'autobus et de métro au revenu imposable, c'est le côté qui fait pencher le plus d'utilisateurs. Certains préfèreront le côté pratique aux heures de pointe: il permet d'éviter le traffic matinal et de fin de journée, même s'il faut souvent être pris entre plusieurs personnes (et entre plusieurs odeurs!). D'autres encore, et c'est mon cas, y verront un côté psychologique indispensable à leur journée. L'autobus, ou le métro, est le lieu où chaque personne, sur sa chaise, réfléchit et fait le point sur sa journée. C'est le lieu où se concrétisent les idées, où se forment les projets et où chaque personne est enfermée dans son être, même en étant "collée" à une autre. Je trouve que les organismes responsables de la promotion du transport en commun insistent beaucoup trop sur l'aspect environnemental, même s'il est majeur. C'est le côté social qui donne tout son cachet aux transports en commun. Observer, comprendre, critiquer les autres font partie d'un quotidien pour ses utilisateurs, qui y voient un reflet réaliste de la société.


¹Source (image): Montréal Express, http://www.montrealexpress.ca/imgs/dynamique/articles/gros/netDSCF8058stm_2.jpg
²Source: Le Devoir, http://www.ledevoir.com/2004/01/30/46207.html

lundi 10 mars 2008

La grande unificatrice: la neige

Face aux évènements météorologiques qui pourchassent la province et le pays depuis quelques jours, je me vois contraint d'interrompre momentanément cette série sur les axiomes québécois pour parler d'un phénomène observable, et ce, que l'on ait l'oeil du lynx ou que l'on soit pourvu d'un don visuel se résumant à celui d'une chauve-souris. Celui du regroupement des masses d'individus face à un commun changement qui les affectent tous, en occurance dans ce cas-ci, la neige. Qu'il est surprenant de voir un peuple autrement si individualiste - si centré sur lui-même qu'il lui faut des thérapies pour se remettre de sa solitude- s'unir face à cet incroyable affront du ciel, qui agit comme s'il lui fallait couvrir toute parcelle de vie et la réduire à une unique couleur, neutre, blanche. Face à la nécessité (il existe, j'en suis certain, à un endroit sur cette Terre, un livre contenant la règle: Lorsqu'il tombe de la neige, il faut pelleter, puisque tous s'appliquent à la suivre à la lettre, comme si leur vie en dépendait (ou peut-être est-ce parce-que je demeure à Laval)) de rendre au monde sa couleur, les gens sortent, communément, en même temps puisque le moment de pelleter est déterminé par la neige, et non pas par l'horaire de ceux qui l'enlèvent (une chose qui, avec le caca du petit, est à peu près exclusive). Face à la grisaille, ils adoptent instantanément la mimique qui s'accorde, soit un regard rempli de frustration, mais aussi de découragement face à ce tas de neige qui, bien qu'ils savent au fond d'eux-même qu'il n'en est rien, ne fondra jamais, c'est certain. Dans le fond de l'oeil persiste cependant un amour pour cette terre aux quatre changements, aussi fougueuse que ses habitants; le même genre d'amour que l'on porte à un déglingué, à un chien qui ne cesse de manger ses pantouffles, mais dont on arrive pas à châtier, sachant qu'il arrêtera bientôt. En ce sens, les habitants se regardent, et sous des airs de compassion l'un envers l'autre, un lien se tisse face à ce même amour et soudainement, plus rien n'existe: il n'y a que le Québec, que cette neige qui n'en finit plus, que cette blancheur qui illumine l'oeil et rapproche les êtres. Certains poussent même plus loin l'expérience, en allant d'emblée rencontrer des voisins, qui d'ordinaire se tapissent dans leurs maisons et que la neige a réveillé. Ils ne font que compatir à un malheur commun, un malheur qui, s'il n'était pas là, les laisserait vide, et ce, à grands coups de discussions animées sur la température, la grande unificatrice des conversations. Ils rêvent ensemble à ce matin où ils se lèveront, et où tout aura disparu, comme dans un rêve. Où l'air sentira les lilas, et où ils verront enfin se dresser, minuscules mais porteurs d'un espoir tenace, les bourgeons des arbres, annonciateurs d'un été chaud et humide, qui aura toute sa saveur lorsqu'il sera contrasté avec les intempéries actuelles. Ce lien qui se forge, c'est la neige. C'est le Québec.
Comme quoi il ne faut pas simplement que des discours, pour faire un Pays.


¹Source (image): Libre de Droits, http://www.librededroits.com/

mardi 4 mars 2008

Les axiomes du Québec (Partie 3)

Pour conclure cette brève description des grandes lignes qui composent chacun des trois partis majoritaires du Québec, avec toujours dans l'idée d'en comprendre la base, l'idée principale, voici la courte présentation de l'ADQ, un parti qui n'existe que depuis 1994, mais qui déjà, trône dans le coeur de plusieurs québécois.

Action démocratique du Québec, droite conservatrice

Enviro-social: Sur le site officiel de l'ADQ, le parti que plusieurs qualifient de girouette (pour l'inconsistance de ses idées, et sa manie de suivre l'opinion populaire) se défend de cette position avec comme introduction: La question de l’environnement n’est pas et ne pourrait jamais n’être qu’une mode, et pour une raison évidente : la civilisation et toutes les formes de vie n’auraient pu naître sur une planète stérile. Perspicace, le Mario? Ainsi, on propose en ce qui a trait à l'environnement plusieurs solutions, sans toutefois dire comment on y parviendra. Dans ces mesures, on compte notamment faire respecter le protocole de Kyoto (s'opposeront-ils à Ottawa, qui a clairement affiché sa position à ce sujet?), adopter les normes californiennes d'émissions de CO2 pour les véhicules légers (ce qui a déjà été mis en place par la Ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs du Québec, Mme Line Beauchamp), soutenir l'industrie québécoise dans sa reconversion environnementale (avec quels fonds?), favoriser l'utilisation de la géothermie (pathétique, sachant que le Québec dispose actuellement d'une des plus grandes sources d'énergie renouvelable du monde, l'eau) ainsi que protéger, améliorer, retransformer toutes les sources de polluants du Québec, et même du monde! Pour une Droite Conservatrice, ce sont des mesures bien coûteuses...
Au niveau social, il y a contradiction. D'abord l'ADQ veut déployer des programmes sociaux pour permettre à tous les citoyens de vivre dans une qualité de vie du moins acceptable, mais en même temps, il veut réduire l'assistance sociale, déplorant qu'un individu actif sur 8 en reçoit. À l'ADQ, on veut montrer à pêcher, plutôt que de donner des poissons, en rendant autonome (remarquez l'utilisation du terme autonome au fil de l'article) chacun des citoyens dans le besoin.

Économie: Les facteurs clés d'une croissance économique sont la vigueur des investissements privés (l'ADQ propose donc de favoriser par divers programmes l'investissement du secteur privé sur notre territoire, une idée reprise de notre copain Maurice Duplessis, qui distribuait les territoires à grand coups de signature), une fiscalité concurentielle (en précisant que le Québec arrive 9e, selon l'Institut Fraser, dans le rang des provinces canadiennes propices à la croissance), une augmentation de la recherche et du développement ainsi qu'une réglementation intelligente (donc, ne pas distribuer les territoires à grands coups de signature). Mario Dumont ajoute qu'une économie globale se voit à long terme. Ainsi, le fait que la dette ait augmentée de plus de 10% depuis 2003, et que le Québec soit la province la plus dépensière l'outre profondément. Il ajoute qu'un un gouvernement responsable doit respecter le contribuable et ne pas le considérer comme un guichet automatique.

Éducation: L'éducation, l'éducation, l'éducation. Il semble que le parti mené par M. Dumont ne fait parler de lui que par cette voie. En plus d'être un fervent défenseur du morcellement du système d'éducation (soit ramener le pouvoir décisionniel dans les écoles, plutôt que d'encourager la centralisation des institutions dans des commissions scolaires) l'ADQ juge qu'il est inacceptable que la société québécoise voit un nombre croissant d’élèves, en particulier des garçons, décrocher de l’école. À cet effet, le Parti Politique voudrait instaurer une politique de vouvoiement très strict en encourageant la culture de l'effort et de la rigueur (il est vrai que pour supprimer le décrochage scolaire, un peu de rigueur intellectuelle de plus, notamment chez les garçons, est la solution à adopter...) En plus d'être contre la réforme et contre le changement des bulletins (pourcentage à lettres) l'ADQ affiche ses couleurs conservatrices par un retour aux anciennes méthodes, en laissant les écoles décider, et en diminuant le rôle gouvernemental dans les systèmes d'enseignement. De cette façon, selon le Chef, ce sont les écoles qui détermineront les réels besoins de chacun des élèves qui les composent.

Langue-culture: Les Adéquistes, lorsqu'il est question de l'identité nationale, ont une bien étrange façon de montrer leurs couleurs. Ils ne font qu'affirmer des réalités, comme si c'était leurs positions face à cela, alors que ce sont tout simplement des données. Ainsi, l'ADQ base ses positions sur l'identité en disant:
Le Québec est le foyer principal de la présence francophone en Amérique du Nord;
La société québécoise se compose d’une majorité francophone, d’une minorité anglophone bien établie et de citoyens issus de partout à travers le monde;
Le Québec possède son identité propre, sa langue officielle, sa culture et ses traditions;
La société québécoise s’est enrichie et développée sur tous les plans, tout au long du siècle dernier, notamment grâce à l’apport de l’immigration de plusieurs communautés différentes;

Encore une fois, ce n'est pas une surprise pour tous! Ce sont tout simplement des réalités! Enfin...En ce qui a trait à la question nationale, M. Dumont reprend le concept inventé par l'Union Nationale (un Québec fort dans un Canada uni) et lui donne un nom: Un Québec autonome. Ainsi, celui qui en 1995 s'affirmait indépendantiste révise sa position et affirme que le Québec a sa place en tant que partenaire du Canada, tel qu'il a toujours été (ah oui?). Ainsi il entend faire accroître le développement du Québec en le rendant peu à peu autonome du Canada, tout en restant partenaire économique et imagine bien entendu que le Canada le laissera faire jusqu'au bout. Décidément, beaucoup de mesures, un budget restreint; l'ADQ, ou plutôt M. Dumont, a bien intérêt à apprendre à créer de l'argent avec du vide;)


¹Source (image): Dezobi.net, http://dezobi.net/img/20070318-logo_quebec.jpg
²Source: QuébecPolitique, http://www.quebecpolitique.com/partis/adq.html
³Source: Action démocratique du Québec, http://www.adq.qc.ca/index.php?id=19
4Source: Groupe CNW, http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/December2007/12/c2123.html

jeudi 28 février 2008

Les axiomes du Québec (Partie 2)

Afin de saisir efficacement les axiomes politiques québécois, passons aujourd'hui au résumé politique de la ligne directrice du Parti Québécois, en divisant de nouveau pas secteur de gouvernance sujet aux débats: enviro-social, économie, santé, éducation et langue-culture.

Parti Québécois, gauche social-démocrate souverainiste

Enviro-social: En tant que parti social-démocrate, le Parti Québécois doit nécessairement être au fait de la société pour une lecture plus juste des phénomènes sociaux et environnementaux. Cette caractéristique le démarque des autres partis, et le rend plus humain, moins bureaucratique. De cette façon, en tous domaines, il se fait la mission de protéger le citoyen québécois, notamment avec la création du ministère de l'environnement et des lois sur la protection du consommateur. C'est généralement le Parti avec lequel les Québécois se sentent le plus protégé, au niveau humain et environnemental, bien qu'on lui reproche, non sans tords, plusieurs erreurs qui coûtent actuellement très cher à l'État, tel la mise en retraite de milliers d'infirmières en 1995. Enfin, le site officiel balbutie quelques phrases concernant l'environnement, phrases qui franchement, nous incitent à penser que le PQ n'en a rien à faire : il faut protéger l’environnement, parce que, plus que jamais, notre planète est fragile. Ah oui?

Économie: Il faut mettre résolument le cap sur la création de richesse, dans une perspective de développement durable. Non parce que la richesse est une fin en soi mais parce qu’elle est LA condition essentielle pour faire avancer l’égalité des chances, financer les services publics et les programmes sociaux et bâtir la vraie solidarité. On ne peut pas répartir de l’argent que l’on n’a pas. Il faut, une fois pour toutes, en finir avec cette peur de la richesse comme s’il s’agissait de quelque chose qui nous détournerait du bien commun et de la solidarité. Au contraire, c’est grâce à la richesse que nous pourrons être mieux solidaires. Ainsi donc on propose de créer de la richesse pour être plus gauchistes. Le monde idéal, en soi, mais un monde que tous les pays visent à atteindre, et que la majorité n'atteignent pas. D'où les moqueries des autres partis: Le PQ et sa pensée magique; des idées, mais pas de réalisations. À cause de l'organisation du Parti, des divergences d'opinion à l'intérieur même des troupes, il est difficile pour le PQ de faire passer un projet sans complications, puisqu'il arrive souvent que s'il n'est pas contesté par un membre de l'opposition, il le soit par les propres membres. Ainsi, la plupart des bonnes décisions du Parti Québécois concernent les aspects sociaux, et humains, mais pas l'économie en tant que tel.

Éducation: C'est la valeur principale du Parti, le point fort, ce que défend le plus, après la langue, le Parti Québécois. Celui-ci prône aux yeux du public une éducation à frais réduits, et veut encore une fois voir augmenter le nombre de diplômés universitaires, cette fois-ci en proposant une réforme qui a été condamnée par plusieurs, mais dont la chef, Pauline Marois, est l'instigatrice et à ce jour plus ardente défenseuse. La raison, selon elle, pour laquelle la réforme ne fonctionne pas, est qu'elle a été administrée par des ministres qui n'en avaient cure, et qu'elle a besoin de raffinement. Remarque que plusieurs voient d'un oeil sarcastique, proclamant que la réforme n'a pas besoin de raffinement, mais d'une totale élimination. Rappelons quand même que le model de la réforme est basé sur celui de la Suède, qui enregistre la meilleure moyenne par élève et le plus haut taux de diplômés universitaires. Cette situation n'est toutefois peut-être pas attribuable au mode d'enseignement, mais plutôt au fait que les classes sont faites de 8 élèves, et qu'il y a en moyenne trois psycho-éducateurs par école. Enfin, toujours est-il que les positions qui se veulent gauchistes du parti en éducation nuisent peut-être quelques fois au bon fonctionnement des choses, notamment avec le gel des frais de scolarité, qui engendre une crise universitaire que règlerait une hausse à un niveau acceptable, mais toujours bas.

Langue-culture:
Dans un sondage fait au très crédible Quotidien Le Journal de Montréal, (visant à créer une polémique en vue de faire augmenter leurs ventes pourtant déjà moussées par le nombre de citoyens imbéciles avides de sensation) on révèle que si les Québécois avaient à faire confiance à un Parti politique pour la protection de la langue et de la culture, ils feraient appel à ce qu'est aujourd'hui l'ancienne alliance du MSM (Mouvement Souverainté-Association) du RN (Ralliement National) et du RIN (Rassemblement pour l'indépendance nationale). Il n'y a rien d'étonnant dans cette décision, puisque le Parti a été créé à la base pour défendre les intérêts de la langue française. En plus d'avoir créé la loi 101, le PQ a instauré une défense des droits francophones irréfutable qui a probablement joué pour beaucoup dans la francisation des Québécois actuels.


¹Source (image): Dezobi.net, http://dezobi.net/img/20070318-logo_quebec.jpg
²Source: QuébecPolitique, http://www.quebecpolitique.com/partis/pq.html
³Source: Parti Québécois, http://www.pq.org/?menu=2&menu2=b1&q=node/1270

mardi 26 février 2008

Les axiomes du Québec (Partie 1)

Les conflits d'idées qui opposent les Québécois aux autres nations sont nombreux, mais dérisoires face au nombre de conflits qui opposent les Québécois entre eux. Véritable effet boule de neige, la majorité des désaccords sont tellement fondamentaux qu'ils en viennent à créer d'autres discussions animées qui résultent la majorité du temps en un retour aux arguments de départ. Ainsi, un individu persuadé de la nécessité de l'indépendance, en conflit avec un fédéraliste sur un sujet quelconque, prenons ici par exemple le système de santé, en reviendra à la fin de la discussion à dire que ce que la Santé a besoin au Québec, c'est de l'indépendance. Ces valeurs fondamentales sont comme les axiomes de la pensée politique québécoise, c'est ce dont se servent les orateurs pour débattre. J'en suis venu à me demander si ces valeurs politiques concordaient entres elles, si un fédéraliste était nécessairement moins enviro-social, ou si un indépendantiste pouvait privilégier l'octroyement de terres protégées aux compagnies forestières par souci d'économie...
Disons que nous divisons les secteurs de gouvernance sujets aux débats en 5: enviro-social, économie, santé, éducation et langue-culture. Prenons maintenant les divers partis politiques présents au Québec en les associant à leur position politique (de droite, de centre, de gauche). En une série de quatre articles, dont un présenté aujourd'hui,


Parti Libéral du Québec, droite libérale fédéraliste


Enviro-social: Le droitiste, par sa définition, place normalement l'économie au coeur de ses priorités, or la notion "libérale", qui veut dire nouveau, est très forte au Québec. Ainsi, le PLQ a, à travers les années de gouvernance, fait beaucoup pour l'égalité sociale des individus. Outre l'adoption de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne par Robert Bourassa en '75, notons aussi l'obtention du droit de vote des femmes (droit de vote qui par ailleurs était très contesté par l’autorité ecclésiastique) par Adélard Godbout en 1940. Quand à la notion environnementale, le PLQ a fait bonne figure ces dernières années, en comparaison au reste du Canada pour ses nombreux programmes et projets, qui témoignent de la volonté québécoise distincte de ses comparses canadiens.
Économie: Ce sont normalement les Libéraux qui mettent fin aux dépenses trop axées sur le développement culturel, et qui replacent l'argent dans des secteurs à leur avis plus "utiles à la population". Leurs mesures sont toutefois efficaces: le taux de chômage n'a jamais été aussi bas depuis 33 ans (quoiqu'ils ne sont pas les seuls à avoir une incidence sur ce phénomène, comme se darde le Premier Ministre sur son site officiel) même si pour ces programmes, le gouvernement coupe ailleurs (augmentation des prix de divers secteurs, notamment les Universités).
Santé: Quelle est la meilleure façon d'obtenir les votes des personnes âgées sinon en leur améliorant le système de Santé? En plus d'être certains que face à l'oppression d'antan, ceux-ci utiliseront pleinement leur droit de vote, les Libéraux s'assurent d'une majorité en priorisant la santé sur tout autre domaine gouvernemental, en augmentant chaque année de 3 à 4% le budget accordé à cette faction. Toutefois la Santé ne semble pas s'améliorer, et est au coeur des débats actuels, notamment sur la question de système de santé à deux vitesses (public et privé). Pour l'instant le Ministre Couillard rejette l'idée de transformer le système public pour y intégrer une partie privée, mais devra bientôt agir de façon significative, car son travail, bien qu'ardu et bien fait, ne semble pas suffire au problème chronique d'entassement, de manque de fonds ou de prolongation des listes d'attente.
Éducation: L'éducation n'est pas le domaine prioritaire des Libéraux (quoiqu'encore une fois, sur le site du développement entrepreunarial de la jeunesse, dans une lettre adressée aux jeunes, le Premier Ministre insiste sur le fait qu'ils sont les plus importants dans notre société) pour des raisons officielles de choix et de valeurs. Les manifestations au gouvernement Charest concernant la hausse des frais de scolarité, tant au CÉGEP qu'à l'Université, se multiplient depuis des années, et le programme actuel de réforme scolaire a fait l'objet de centaines de critiques et de rapports qui y sont opposé.
Langue-Culture: Dans un sondage publié par le Journal de Montréal, les Québécois estiment que s'ils avaient à confier la langue française à un Parti Politique, le dernier en liste serait le PLQ. Cette situation n'est pas très surprenante: le nationalisme canadien qu'ils prônent est pour certains le signe d'une pactisation avec l'ennemi, ou encore d'une tendance à oublier ses racines, ou son histoire. Il est donc étonnant de constater que sur le site officiel du parti, on intègre ceci aux valeurs libérales: Ceux qui aiment répéter que le Parti libéral du Québec est à la solde du Parti libéral du Canada en matière constitutionnelle ignorent les faits, ou sont tout simplement de mauvaise foi. La vérité est tout autre. Le Parti libéral du Québec a sans cesse défendu et promu les intérêts du Québec dans la fédération canadienne au cours du dernier demi-siècle. Il a été à l’origine de la grande majorité des gains obtenus par le Québec à cet égard. Ce qui, à mon avis, ne concerne pas nécessairement la langue française ou les valeurs québécoises: il n'y a qu'à regarder l'État de la loi 101 actuelle; un vieux morçeau de papier troué par les poursuites judiciaires. À ce sujet de nombreuses personnes critiquent actuellement la ministre St-Pierre, dont les Jeunes Patriotes du Québec (voir précédent article: "Les arrières-arrières-arrières petits-fils des Fils de la Liberté)


¹Source (image): Dezobi.net, http://dezobi.net/img/20070318-logo_quebec.jpg
²Source: QuébecPolitique, http://www.quebecpolitique.com/partis/lib.html
³Source: Parti Libéral du Québec, http://www.plq.org/fr/valeurs_liberales/
4Source: Premier Ministre du Québec, http://www.premier-ministre.gouv.qc.ca/

lundi 25 février 2008

Vamos bien...et Fidel, lui?

Vamos Bien!

C'est l'un des slogans publicitaires qui ornent les rues de la Havane, la capitale cubaine. La campagne publicitaire se veut très incitative, et surtout, très dictatoriale; le message est clair: Cuba va bien, et ce, peu importe l'opinion populaire. Un reporter indépendant, sur le site Babalu Blog est allé visiter les quartiers populaires. Bien pour lui! dit un habitant en parlant du slogan du dictateur en place depuis la fameuse Revolution de 1958-59. Il est la seule personne en place qui va si bien! ajoute-t-il en refusant de donner son nom, de peur d'être emprisonné.
Toutefois l'habitant se méprend peut-être: la dernière personne qu'il croyait aller bien ces jours-ci ne va peut-être pas si bien que cela. Déjà le 31 juillet 2006, suite à une crise intestinale aigüe, Castro cède temporairement ses pouvoirs à son frère Raúl Castro. Il apparait à la télévision cubaine, visiblement fragilisé, affirmant que sa récupération de l'intervention chirurgicale qu'il avait subie se passait bien. Des doutes persistent néanmoins quant au véritable état de santé du leader cubain. Selon des rapports des services de renseignement américains, Castro serait atteint d'un cancer en phase terminale. Cependant, le 30 janvier 2007, la télévision vénézuélienne diffuse une vidéo en contradiction avec les déclarations américaines, vidéo qui aurait été tournée trois jours auparavant. On y voit Castro debout, s'entretenant avec Hugo Chavez. Sur cette vidéo, il semble en regain de forme et parait avoir repris du poids par rapport à la dernière vidéo d'octobre 2006. Ce que vient confirmer plus tard la réception de déléguations chinoises, quelques entrevues accordées, des articles politiques publiés dans les journaux et signés de la main de Castro et finalement son élection comme candidat à l'Assemblée Nationale cubaine. Toutefois le temps le rattrape très vite, et il commence à prédir son départ le 18 décembre 2007, lorsqu'il publie dans un texte destiné à la Nation les mots suivants: Mon devoir élémentaire consiste à ne pas m'accrocher à des fonctions et à ne pas non plus faire obstacle à l'émergence de personnes plus jeunes. Ce qui fut la prémisse à la décision rendue publique d'hier, soit de mettre en charge du gouvernement son frère Raoul, qui est vu par plusieurs spécialistes comme le berger de la terre cubaine, qui veillera à gouverner avec la même ligne de pensée que son aîné.


Les États-Uniens voient ceci d'un plutôt bon oeil, puisque ceux-ci s'emploient à mettre des bâtons dans les roues de Fidel Castro depuis son arrivée au pouvoir, notamment avec l'embargo, qui dure depuis 1962 (embargo qui d'ailleurs n'a jamais eu les effets escomptés). Le président américain, George W. Bush, a déclaré que ce départ est, selon lui, « une période de transition et cela devrait être un début de transition démocratique pour le peuple cubain ». Pour sa part, le Canada se dit confiant que le départ officiel de Fidel Castro de la présidence ouvrira la voie à des changements politiques dans l'île communiste. Dans un communiqué rendu public mardi, le ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier, a dit espérer que cette décision déclenche une série de réformes économiques et politiques à Cuba. Le Canada continue de suivre l'évolution de la situation dans ce pays. Des amis du lider maximo, comme Hugo Chavez, président du Vénézuela continuent de considérer que la décision du leader cubain démontre que la révolution cubaine ne dépend pas d'une personne. Il ajoute que Fidel Castro restera à l'avant-garde des révolutions de l'Amérique latine, et que tous les révolutionnaires de ce continent sont les enfants de Fidel. D'autres présidents de pays latinos-américains ont ajouté leur voix la sienne, notamment le président brésilien et celui du Nicaragua. Du côté du vieux continent, on se réjouit de façon très diplomatique des futures avancées démocratiques à prévoir sur l'île tant prisée par les touristes.
Finalement, cette décision plaît à tous: D'abord à une partie de la population qui attend ce moment depuis de nombreuses années mais qui se fait restreindre sous la peur d'être emprisonnée, ensuite à la quasi-totalité des pays de la planète. Même la Chine, qui commence les pourparlers avec Raoul Castro pourrait y trouver avantage, puisque celui-ci, un peu moins intello et politique que son frère, commence néanmoins à s'intéresser fortement au système de fonctionnement chinois...

Gageons toutefois que le frère se tiendra tranquille tant et aussi longtemps que Fidel aura les moyens de se faire entendre. Pour l'ancien dictateur, l'île de Cuba est le projet d'une vie qu'il laisse à contrecoeur, mais qu'il tente encore de couver du haut de son lit d'hôpital..


¹Source (image): News.com, http://www.news.com.au/common/imagedata/0,,5216411,00.jpg
²Source : Babalu Blog, http://www.babalublog.com/archives/001578.html
³Source: Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Fidel_Castro
4Source: Sympatico Nouvelles, http://nouvelles.sympatico.msn.radio-canada.ca/Castro+cede+le+pouvoir+Espoirs+dune+transition+democratique/Monde/ContentPosting.aspx?isfa=1&newsitemid=385299&feedname=CBC_WORLD_V2_FR&show=False&number=0&showbyline=False&subtitle=&detect=&abc=abc&date=False