lundi 25 février 2008

Vamos bien...et Fidel, lui?

Vamos Bien!

C'est l'un des slogans publicitaires qui ornent les rues de la Havane, la capitale cubaine. La campagne publicitaire se veut très incitative, et surtout, très dictatoriale; le message est clair: Cuba va bien, et ce, peu importe l'opinion populaire. Un reporter indépendant, sur le site Babalu Blog est allé visiter les quartiers populaires. Bien pour lui! dit un habitant en parlant du slogan du dictateur en place depuis la fameuse Revolution de 1958-59. Il est la seule personne en place qui va si bien! ajoute-t-il en refusant de donner son nom, de peur d'être emprisonné.
Toutefois l'habitant se méprend peut-être: la dernière personne qu'il croyait aller bien ces jours-ci ne va peut-être pas si bien que cela. Déjà le 31 juillet 2006, suite à une crise intestinale aigüe, Castro cède temporairement ses pouvoirs à son frère Raúl Castro. Il apparait à la télévision cubaine, visiblement fragilisé, affirmant que sa récupération de l'intervention chirurgicale qu'il avait subie se passait bien. Des doutes persistent néanmoins quant au véritable état de santé du leader cubain. Selon des rapports des services de renseignement américains, Castro serait atteint d'un cancer en phase terminale. Cependant, le 30 janvier 2007, la télévision vénézuélienne diffuse une vidéo en contradiction avec les déclarations américaines, vidéo qui aurait été tournée trois jours auparavant. On y voit Castro debout, s'entretenant avec Hugo Chavez. Sur cette vidéo, il semble en regain de forme et parait avoir repris du poids par rapport à la dernière vidéo d'octobre 2006. Ce que vient confirmer plus tard la réception de déléguations chinoises, quelques entrevues accordées, des articles politiques publiés dans les journaux et signés de la main de Castro et finalement son élection comme candidat à l'Assemblée Nationale cubaine. Toutefois le temps le rattrape très vite, et il commence à prédir son départ le 18 décembre 2007, lorsqu'il publie dans un texte destiné à la Nation les mots suivants: Mon devoir élémentaire consiste à ne pas m'accrocher à des fonctions et à ne pas non plus faire obstacle à l'émergence de personnes plus jeunes. Ce qui fut la prémisse à la décision rendue publique d'hier, soit de mettre en charge du gouvernement son frère Raoul, qui est vu par plusieurs spécialistes comme le berger de la terre cubaine, qui veillera à gouverner avec la même ligne de pensée que son aîné.


Les États-Uniens voient ceci d'un plutôt bon oeil, puisque ceux-ci s'emploient à mettre des bâtons dans les roues de Fidel Castro depuis son arrivée au pouvoir, notamment avec l'embargo, qui dure depuis 1962 (embargo qui d'ailleurs n'a jamais eu les effets escomptés). Le président américain, George W. Bush, a déclaré que ce départ est, selon lui, « une période de transition et cela devrait être un début de transition démocratique pour le peuple cubain ». Pour sa part, le Canada se dit confiant que le départ officiel de Fidel Castro de la présidence ouvrira la voie à des changements politiques dans l'île communiste. Dans un communiqué rendu public mardi, le ministre des Affaires étrangères, Maxime Bernier, a dit espérer que cette décision déclenche une série de réformes économiques et politiques à Cuba. Le Canada continue de suivre l'évolution de la situation dans ce pays. Des amis du lider maximo, comme Hugo Chavez, président du Vénézuela continuent de considérer que la décision du leader cubain démontre que la révolution cubaine ne dépend pas d'une personne. Il ajoute que Fidel Castro restera à l'avant-garde des révolutions de l'Amérique latine, et que tous les révolutionnaires de ce continent sont les enfants de Fidel. D'autres présidents de pays latinos-américains ont ajouté leur voix la sienne, notamment le président brésilien et celui du Nicaragua. Du côté du vieux continent, on se réjouit de façon très diplomatique des futures avancées démocratiques à prévoir sur l'île tant prisée par les touristes.
Finalement, cette décision plaît à tous: D'abord à une partie de la population qui attend ce moment depuis de nombreuses années mais qui se fait restreindre sous la peur d'être emprisonnée, ensuite à la quasi-totalité des pays de la planète. Même la Chine, qui commence les pourparlers avec Raoul Castro pourrait y trouver avantage, puisque celui-ci, un peu moins intello et politique que son frère, commence néanmoins à s'intéresser fortement au système de fonctionnement chinois...

Gageons toutefois que le frère se tiendra tranquille tant et aussi longtemps que Fidel aura les moyens de se faire entendre. Pour l'ancien dictateur, l'île de Cuba est le projet d'une vie qu'il laisse à contrecoeur, mais qu'il tente encore de couver du haut de son lit d'hôpital..


¹Source (image): News.com, http://www.news.com.au/common/imagedata/0,,5216411,00.jpg
²Source : Babalu Blog, http://www.babalublog.com/archives/001578.html
³Source: Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Fidel_Castro
4Source: Sympatico Nouvelles, http://nouvelles.sympatico.msn.radio-canada.ca/Castro+cede+le+pouvoir+Espoirs+dune+transition+democratique/Monde/ContentPosting.aspx?isfa=1&newsitemid=385299&feedname=CBC_WORLD_V2_FR&show=False&number=0&showbyline=False&subtitle=&detect=&abc=abc&date=False

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