vendredi 28 mars 2008

Le transport social, en commun

Parce-qu'ils y sont obligés (n'ayant ou bien pas l'âge légal de conduire, ou bien pas les moyens de s'acheter une automobile) la proportion de jeunes utilisant le transport en commun est nettement supérieure à la proportion d'adultes. De la même manière, le nombre d'immigrants ou de non-natifs qui prennent l'autobus ou le métro est également beaucoup plus élevé, pour des raisons d'habitudes sociales ou économiques. Mis à part ceux qui utilisent ces services de façon volontaire (conscience environnementale, simplicité ou autres) la quasi-totalité de ces utilisateurs, surtout chez les jeunes, n'ont qu'une idée en tête: se débarasser de ces sièges bleus et inconfortables qui régissent leurs déplacements. Leur raisonnement est compréhensible: le transport est le point commun entre tout déplacement, entre toute activité, qu'elle soit sociale, sportive ou culturelle. Puisque ces déplacements, dans le cas d'une utilisation de transports en commun sont régis par un horaire strict (du moins, plus l'on s'éloigne du centre-ville de Montréal), non seulement perdent-ils leur complète autonomie, mais il faut également qu'ils préparent d'avance leur déplacements afin de se coordonner avec les différents services qu'ils veulent utiliser. Pire encore: combien de fois devront-ils défrayer les coûts d'un taxi, ou attendre un autobus qui ne finit pas d'arriver parce-qu'ils reviennent d'une soirée tardive et que les métros sont fermés? À cet effet non seulement la fermeture des métros cause-t-elle des problèmes et des complications, mais elle implique dans sa fermeture la perte d'un moyen de transport sûr pour les individus dont le goût pour l'alcool est à un niveau supérieur au concept de modération. Toujours est-il que le transport en commun, à cause de ses désavantages, n'est pas utilisé à plein escient par les citoyens, ce qui en réduit par le fait même ses possibilités en terme d'heures et de service. Véritable cercle viscieux, moins il y a d'utilisateurs, moins il y a de service. Devrait-on, comme en Europe, faire appel à des sociétés privées pour alléger le fardeau fiscal (pertes de 54 millions en 2004) et réinjecter l'argent perdu dans de nouveaux services ou continuer de la sorte en mettant l'accent sur les bons côtés du transport vert? Car des bon côtés, il y en a! Le principal, le plus flagrant, c'est l'argent. Avec la flambée des prix du pétrole, le prix relatif des automobiles, et la nouvelle réglementation fédérale permettant d'enlever le prix des passes d'autobus et de métro au revenu imposable, c'est le côté qui fait pencher le plus d'utilisateurs. Certains préfèreront le côté pratique aux heures de pointe: il permet d'éviter le traffic matinal et de fin de journée, même s'il faut souvent être pris entre plusieurs personnes (et entre plusieurs odeurs!). D'autres encore, et c'est mon cas, y verront un côté psychologique indispensable à leur journée. L'autobus, ou le métro, est le lieu où chaque personne, sur sa chaise, réfléchit et fait le point sur sa journée. C'est le lieu où se concrétisent les idées, où se forment les projets et où chaque personne est enfermée dans son être, même en étant "collée" à une autre. Je trouve que les organismes responsables de la promotion du transport en commun insistent beaucoup trop sur l'aspect environnemental, même s'il est majeur. C'est le côté social qui donne tout son cachet aux transports en commun. Observer, comprendre, critiquer les autres font partie d'un quotidien pour ses utilisateurs, qui y voient un reflet réaliste de la société.


¹Source (image): Montréal Express, http://www.montrealexpress.ca/imgs/dynamique/articles/gros/netDSCF8058stm_2.jpg
²Source: Le Devoir, http://www.ledevoir.com/2004/01/30/46207.html

1 commentaire:

farell333 a dit…

Je suis du même avis que cet article. J'utilise parfois le transport en commun, et je ne le fais pas exactement pour sauver l'environnement, ni pour sauver sur le prix de l'essence. Juste pour le plaisir de voyager avec des inconnus qui iront chacun à un endroit différent. C'est dommage qu'on ne fasse plus de publicités comme celle à l'inauguration du métro à Montréal: http://youtube.com/watch?v=DcC31r1BxBY
Celle-là mettait en valeur le plaisir de voyager !

Maintenant, les publicités en général prennent une tournure pathétique; est-ce qu'un homme achète une voiture pour devenir un grand pilote dans le grand canyon? est-ce qu'une femme met du shampoing pour qu'un homme sexy vienne la caresser? Nous ne voyons plus vraiment les raisons élémentaires d'acheter un produit dans la diffusion de ce dernier. Le transport en commun est un grand service offert à nous tous. Plusieurs diront qu'il laisse à désirer, mais c'est simplement parce qu'on se rapelle mieux de l'interruption de service que des centaines de jours où tout allait bien. Pourquoi pas insister sur ses multiples avantages autres que économiques et environnementaux ? Ça ferait changement...