lundi 31 mars 2008

Les jours de pluie du Bloc Québécois

On pouvait lire ce matin dans l'actualité du très sérieux Journal de Montréal un article complet qui prétendait qu'une rencontre entre les membres du Bloc Québécois avait résultée en un débat houleux sur la question du bien-fondé du parti. Apparemment, juste avant le congé de Pâques se serait tenu un cocus durant lequel aurait éclaté plusieurs disputes, notamment avec le député de Rosemont, Bernard Bigras, qui aurait affirmé que le Bloc "doit remettre la souveraineté à l'avant-plan ou retourner chez lui." Après lecture de l'article, qui prétend même que le député a dû être ramené à l'ordre par son chef, celui-ci a déclaré qu'il avait bel et bien insisté pour que le Bloc s'assure que la promotion de la souveraineté demeure l'une de ses priorités, avec la défense des intérêts du Québec. Toutefois le chef se veut rassurant, il n'y a pas de remise en cause, ni même de débats houleux. «Vous l'auriez su ça n'aurait pas pris de temps s'il y avait eu un caucus houleux. J'ai jamais vu un caucus houleux du Bloc il y a deux semaines», a-t-il dit, dans sa langue si franchement québécoise. Même l'instigateur des rumeurs, Bernard Bigras, assure que ses idées avaient été très bien accueillies. Tout de même, l'incident porte à la réflexion, car la question de l'existence même du parti est remise en cause ces jours-ci, non plus seulement par la Chambre (ce qui n'a rien d'étonnant), mais aussi par la population elle-même. Ceci s'illustre notamment avec la nouvelle parité des intentions de vote des Québécois: autant de votes pour le Bloc que pour le Parti Conservateur, qui, sur le plan de ses promesses électorales, ne peut être blâmé. C'est que le projet de référendum étant repoussé aux calendes grecques par le Parti Québécois, faute d'appui; la place du parti fondé par M. Bouchard dépasse le cadre de sa fonction d'origine, qui était de promouvoir les droits québécois et l'indépendance en attendant qu'elle se fasse. Celui qui avait démissionné de son porte de ministre fédéral de l'environnement sous les conservateurs (M. Bouchard) avait vu la nécessité de créer le parti alors que le gouvernement fédéral échouait dans sa tentative de trouver une formule qui satisfasse les demandes minimales posées par le Québec pour réintégrer la Constitution canadienne. Même si celui-ci se darde de protéger les droits du Québec à Ottawa aujourd'hui, sa place, qui était supposée être temporaire, commence à s'alourdir selon certains, surtout avec la grande place que tient le Québec dans l'élection des Partis fédéralistes. Ainsi s'ils veulent gagner les voies des Québécois, ceux-ci n'auront guère le choix que de s'accommoder, ce qui réduit encore la place du BQ. Pour sa part, la députée de Québec, Christiane Gagnon, affirme que le Bloc «améliore le fédéralisme». Elle estime que le parti est encore nécessaire à Ottawa, mais pense que les bloquistes doivent réviser leur stratégie. De cet angle, le Bloc Québécois serait donc resté un espèce de transit entre les fédéralistes et les souverrainistes, en négociant avec les uns, et en rêvant avec les autres...


¹Source (image et texte): Cyberpresse, http://www.cyberpresse.ca/article/20080331/CPACTUALITES/80331032/6488/CPACTUALITES, http://www.cyberpresse.ca/article/20080331/CPACTUALITES/80331205/6488/CPACTUALITES
²Source: Bloc Québécois, http://www.blocquebecois.org/fr/historique.asp

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