lundi 4 février 2008

Le droit de vote à 16 ans

La politique d'abstention de vote des libéraux lors de dépôts de projets de loi par M. Harper non-conformes à leurs idéologies (qui leur a valu la sympathie des Canadiens, qui ne désirent pas entrer en élections générales) ne restera pas éternellement en place. À l'heure actuelle, bien que les sondages confirment que si le Canada entre en élections générales, M. Dion ne pourra pas former un parti majoritaire, le Gouvernement pourrait à tout moment être renversé par l'opposition. Déjà le 31 octobre dernier, lors de l'adoption du projet de loi visant à abaisser la TPS de 6% à 5%, les libéraux avait vertement critiqué les choix des Conservateurs, sans toutefois voter contre, à la différence des deux autres partis d'opposition, qui avaient considérés que M. Dion manquait à son devoir de leader de l'opposition officielle en "pactisant avec l'ennemi".
Qu'arrivera-t-il alors lorsque le Parti Libéral du Canada mettra fin à cette coopération involontaire? Qui pourra voter, et surtout, qui le fera? Eryn Fitzgerald et Christine Jairamsingh, deux citoyennes de l'Alberta, se sont intéressé à la question. Pourquoi l'Australie, un pays législativement très semblable au nôtre, permettrait-elle à ses citoyens âgés de plus de 16 ans de voter, alors qu'ici il faut attendre le 365ième jour succédant nos 17 ans pour recevoir "l'illumination de maturité" suffisante à cet acte? Elles se sont donc rendues en cour municipale afin de contester ce qui selon elles, "allait à l’encontre des droits démocratiques garantis par la Constitution." L'affaire qui, initialement, était menée afin de leur garantir un droit de vote dans la ville d'Edmonton a fait boule de neige et s'est rendue en Cour d'appel, puis à la Cour Suprême du Canada, où l'on a statué que la limite d'âge de 18 ans était raisonnable et justifiée. Toutefois le député libéral Mark Holland a rappelé que cette limite avait été fixée par le gouvernement sans l'aide des tribunaux, et que dans cet optique, elle pouvait être modifiée en Chambre. Malheureusement, les citoyens en faveur de l'abaissement de l'âge limite du droit de vote, dont je fais partie, seront déçus, car ironiquement, le parti de Mark Holland (Libéral) estime qu'il est préférable d'encourager les jeunes à s'engager socialement plutôt que de leur condéder un droit de vote, et ce même si le directeur d'Élections Canada, Jean-Pierre Kingsley, croit que cette mesure pourrait augmenter le taux de participation des jeunes aux élections. Rappelons qu'aux dernières élections en 2000, la classe 18-20 ans avait obtenue un taux de participation inférieur au quart d'entre eux.

C'est en incitant les jeunes à voter dès l'âge de 16 ans que ces taux augmenteraient de façon significative, car ceux-ci auraient déjà eu l'occasion de s'informer amplement des enjeux politiques et des options d'avenir offertes par les différents partis.


¹Source (textes et image): Radio-Canada, http://www.radio-canada.ca/radio/sansfrontieres/47189.shtml

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