Un avenir d'entreprenant...

Présenté comme une initiative du gouvernement Charest visant à "tout mettre en œuvre pour que chaque jeune puisse participer activement à la société québécoise", le programme Défi pour l'entreprenariat jeunesse est impressionnant quand à la variété de ressources qu'il offre aux jeunes et quand au montant investi pour les aider, 21 millions $. De telles sommes ne sont pas coutumières: il est bien rare en effet de voir le gouvernement investir autant d'argent dans le développement de citoyens qui n'ont pas le droit de vote, même si celui-ci se darde de faire de la jeunesse une priorité. Toutefois ces investissements ne sont pas fortuits ou sans buts précis, tel que le présente le site officiel du Secrétariat à la Jeunesse, mais répondent à une suite d'études et d'analyses qui suggèrent l'encouragement des valeurs entreprenariales chez les jeunes. Par exemple, les études du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) rapportent qu'en conformité avec les résultats des années précédentes, la croissance économique nationale est associée à un haut taux d’entrepreneurship. Plus spécifiquement, la corrélation entre l’activité entrepreneuriale d’une année et la croissance du produit intérieur brut, deux ans plus tard, est positive et significative. Ce que vient confirmer une analyse de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), effectuée en 1998, qui concluait également à l’importance de la contribution des nouvelles entreprises qui apportent une diversification de l’industrie de base sur un territoire par l’établissement de pôles de croissance et l’émergence de pouvoirs d’attraction et d’effets boule de neige. Ce qui, en français courant, veut dire que plus il y a d'entreprises diversifiées (soit dans plusieurs domaines d'activités différents) plus celles-ci nécessiteront la création d'autres entreprises, d'où l'effet de boule de neige. Par exemple, si une entreprise spécialisée dans la confection de meubles augmente sa production de 35% chaque année, c'est 35% de demande de plus en bois, en colle, et en autres produits qui s'inscrit dans l'économie globale. De plus, encourager l'émergence de nouveaux entrepreneurs, c'est aussi aider à la diminution du taux de chômage, puisque les petites-moyennes entreprises (PME) emploient près de 45% de la main-d'oeuvre et que les nouvelles PME sont responsables de 5% des nouveaux emplois chaque année. Le défi est de taille, toutefois, car même si 40% des citoyens du collégial (contre 58.9% en Alberta) considèrent qu'ils ont les facultés nécessaires à la création de leur entreprise, et que 97.1% d'entres eux considèrent qu'il s'agit d'une profession honorable, seulement 4.8% des adultes se lanceront dans la création de leur propre entreprise au Québec, un faible taux par-rapport aux provinces de l'Ouest, dont plus de 7.9% de la population se lance en affaires.
Le programme est donc mis en place pour les jeunes, mais surtout pour l'avenir de l'économie globale québécoise et canadienne. Son plan d'action triennal visait les années 2004, 2005 et 2006, et semble avoir porté ses fruits, car on assiste à la création de nouveaux programmes tels que "Créer de la prospérité, ensemble, maintenant", qui vise à créer une série d'activités pour soutenir les chefs d'entreprises dans leur croissance personnelle et l'amélioration de la performance de leur entreprise. Rappelons qu'au moment de la publication du plan d'action pour le Défi de l'entrepreneuriat jeunesse, un sondage avait confirmé que seulement 57% des élèves du secondaire et du collégial avaient été sensibilisés à l'entrepreunariat au cours de leurs études...
Pour plus d'informations, visitez le: http://www.defi.gouv.qc.ca/publications/defi.pdf


¹Source (textes et image) : http://www.defi.gouv.qc.ca/index.htm, http://www.jeunes.gouv.qc.ca/defi_entrepreneuriat/defi.htm, http://www.inforoutefpt.org/entrepreneuriat/documents/guide_pedagogique.pdf, http://www.jeunes.gouv.qc.ca/ministre_et_secretariat/message_pm.htm, http://www.defi.gouv.qc.ca/publications/defi.pdf